Analyse du texte de Colette: Chanson de la danseuse

Résumé du document

Cette nouvelle écrite par Colette est particulièrement riche au niveau du vocabulaire, du style mais aussi de la pensée de l'auteur. La narratrice, double transparent de celle-ci, évoque le fondement de ses craintes en ce qui concerne la relation amoureuse. « Chanson de la danseuse » invite à comprendre la femme et son désir dans sa relation avec l'Autre. Car lorsque celle-ci atteint la certitude d'être désirable à ses yeux, la peur de ne plus l'être par la suite prend le dessus et l'empêche d'envisager un avenir constructible.

Extraits

[...] Analyse du texte de Colette: Chanson de la danseuse Sommaire Texte narratif ou texte poétique ? 2 La séduction de la forme brève 2 Est-ce une écriture du manque ? 3 Quand le poétique se mêle au narratif 3 Un thème, une danse 3 Récurrence du mot danse 4 Rythme du texte 4 Elle et l'Autre 5 Sens et sensualité du texte 5 Organisation du texte 5 Evolution sémantique 6 Une écriture du désir 6 Conclusion 7 Corpus choisi: COLETTE, Œuvres, Les Vrilles de la vigne, Chanson de la danseuse tome Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard Texte narratif ou texte poétique ? [...]

[...] C'est le corps de la narratrice qui est mis en avant ici. Celui du partenaire n'est cité qu'une seule fois : tes bras (ligne 17). En revanche, celui de la femme s'offre aux regards d'une façon de plus en plus intime au fur et à mesure que l'on avance dans le texte. Au premier paragraphe, il y mes pieds (ligne et mes cheveux (ligne puis au deuxième on pénètre dans un univers un peu plus sensuel avec les expression suivantes : au creux de ma hanche (ligne ma joue (ligne mon visage (ligne mes genoux (ligne le balancement de ma taille (ligne mes talons nus (ligne mes doigts écartés (ligne 10). [...]

[...] La narratrice, double transparent de celle-ci, évoque le fondement de ses craintes en ce qui concerne la relation amoureuse. Chanson de la danseuse invite à comprendre la femme et son désir dans sa relation avec l'Autre. Car lorsque celle-ci atteint la certitude d'être désirable à ses yeux, la peur de ne plus l'être par la suite prend le dessus et l'empêche d'envisager un avenir constructible. Cependant, le thème récurrent de la danseuse est pour le moins étonnant : la femme est nommée danseuse par l'Autre mais pourtant elle dit ne pas savoir danser Faut-il voir à travers cette image la métaphore du rejet de l'amour chez la femme ? [...]

[...] Rythme du texte Le titre annonce bien la rencontre de deux rythmes : celui de la chanson c'est-à-dire de l'écriture et celui imposé par le corps de la danseuse. Ainsi, il suffit de prêter attention aux termes choisis par l'écrivain pour comprendre que le rythme ne se situe pas seulement dans la construction des phrases mais surtout dans l'ensemble du texte. Car au début de la nouvelle le réseau sémantique s'élargit et se densifie, lui conférant une certaine vitalité : Je virais comme une abeille (ligne berçant (ligne au rythme de mon pas (ligne sautait (ligne montaient (ligne Je marchais lente (ligne le mouvement (ligne le balancement (ligne 9). [...]

[...] Cependant l'enjeu du texte se situe au-delà du désir corporel : il touche quelque chose de plus profond, rester le centre d'intérêt de l'autre et donc garder le pouvoir de séduction acquis par sa fraîcheur et sa jeunesse. Le manque est donc véritablement constitué par la possession de l'amant mais il n'est comblé qu'à moitié car seul le temps permet de confirmer l'acquisition de l'objet recherché. Le désir, moteur de vie, crée le rythme, fait danser la femme et lui confère une certaine aura qui ne s'éteindra que lorsqu'elle aura perdu son pouvoir de séduction. [...]