Le septième roman d'Eric Fottorino, Korsakov, est publié en 2004, année durant laquelle il reçoit le Prix du roman de France Télévisions. En 2005, il est couronné également du Prix des libraires et du Prix Nice Baie des anges. Le livre est fort remarqué : il a fait également partie de la première sélection pour le Prix Goncourt, le Renaudot et le Femina 2004 ainsi que de la dernière sélection de l'Interallié 2004.
Korsakov est un roman en partie autobiographie comme le montre ce petit mot en début du livre « A la mémoire de Marcel Fottorino, mon grand-père, décédé le 16 janvier 2004. » Eric Fottorino, adopté tout comme François à l'âge de 10 ans, a voulu retourner aux sources pour raconter l'histoire de son grand-père adoptif, Marcel Fottorino, une figure du Sud tunisien dans les années 50. Un jour, lors d'une enquête sur le cerveau humain, il découvre cette maladie de la mémoire, le « syndrome de Korsakov ». Un médecin avait diagnostiqué sur lui-même cette pathologie. Il a voulu raconter l'histoire de cet homme vidé de sa mémoire et qui laisse son imagination combler les trous du souvenir.
La première partie se déroule à Bordeaux dans les années soixante. François, a dix ans, triste fils de personne car son père de sang a été rejeté dès sa naissance car il était juif. Le petit est élevé par sa jeune mère et sa grand-mère. La lumière viendra du côté de Marcel Signorelli, le nouveau mari de sa maman. François Ardanuit renaît sous le nom de François Signorelli, petit-fils de Fosco Signorelli. D'après l'auteur, c'est la partie douloureuse du roman qui lui rappelle sa propre enfance. Dans la deuxième partie, François Signorelli a 38 ans et vit à Palerme. Neurologue, il s'auto-diagnostique le syndrome de Korsakov. Il peut se réinventer une nouvelle vie. Enfin, la troisième et dernière partie nous raconte l'Afrique du Nord, dans un autre temps.
Dans Korsakov, on retrouve certains thèmes récurrents de Fottorino : l'identité, l'amour perdu, l'adoption, l'admiration, la douleur, la mémoire, les souvenirs, la mélancolie, la beauté, la quête de la filiation, la pudeur, la tendresse, l'amour des contrées solaires…
[...] Une semaine entière sans se voir. (p.126) Entre chapitre 16 et chapitre 17, on passe quelques mois sous silence pour arriver au début de l'été (p.144) Le début du chapitre 18 : Deux semaines déjà que l'auto de Lina a soulevé un nuage de poussière en reprenant la route de Bordeaux. (p.150) Comme à la fin du chapitre 13, l'ellipse est déterminée car la durée est indiquée. La dernière ellipse se passe entre le chapitre 22 et le chapitre 23 qui est le dernier de cette partie : L'été a passé vite. [...]
[...] En 1991, il publie son premier roman Rochelle qui sera suivi entre autres de Cœur d'Afrique (1997, prix Amerigo Vespucci), Un territoire fragile (2000, prix Europe 1 et prix des Bibliothécaires), Caresse de rouge (2004, prix François Mauriac de l'Académie française 2004), Korsakov (2004, Prix du roman de France Télévisions 2004, Prix des libraires et prix Nice Baie des anges 2005) et Baisers de cinéma (2007, prix Femina 2007). Éric Fottorino est également passionné de cyclisme depuis son adolescence. En 2001, il s'est engagé dans la course pour le Grand Prix du Midi libre, publiant chaque soir dans Le Monde un compte-rendu de l'étape du jour. Il relate cette expérience dans Je pars demain. Il a également publié un Petit éloge de la bicyclette (2007). I.2. [...]
[...] (p.248) Korsakov progresse. Son triomphe n'est plus qu'une affaire de jours ou d'heures, quelle différence quand le temps n'est plus borné par l'espoir des retrouvailles. (p.251) Le temps a poursuivi sa course lente, je n'ai pas bougé de la journée, occupé à renouer en vain le fil brisé qui me liait à l'autre versant de mon existence, au légendaire Fosco, à son fils Marcel. (p.265) À mesure que s'effacent mes souvenirs immédiats, une très vieille mémoire s'active. Je retrouve des voix, des parfums de l'enfance, des visages qui dormaient sous l'empilement des jours. [...]
[...] (p.145) Les différents moments où François a du sable dans les yeux sont une façon d'annoncer le chott. ( ) et plus il frotte, plus est vive la sensation du sable. Il reste allongé pendant des heures. ( ) Il se demande de quel désert arrivent ces grains invisibles. (p.28) Ce matin, le petit s'est réveillé les yeux collés. Une sensation de sable sous les paupières. (p.90) - Est-ce que tu connais les pays où il n'y a que du sable ? [...]
[...] (p.191) En quelques secondes, j'avais identifié un syndrome de Korsakov. (p.191) ( ) : touche les sujets vers la quarantaine (je n'avais pas perdu de temps, on venait de fêter mes quarante-trois ans), tendance à fabuler. Mémoire comblée par l'imagination. Vigilance normale. (p.192) Avec un retour en arrière, on en apprend encore plus sur la maladie en lisant la première rencontre de François avec un patient atteint de Korsakov. J'étais interne à la Salpêtrière, au pavillon de neurologie, la première fois qu'un patient atteint de Korsakov me fut amené par un médecin des urgences. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture