« Le grand mérite des poètes de la Pléiade est celui de ramener le genre à sa pureté lyrique et à son sérieux spirituel ». C'est en ces mots que L.Zilli parle du sonnet. En effet, le sonnet est consacré par Pétrarque comme un des grands genres de la poésie amoureuse. Mais les poètes pétrarquistes du XVème siècle et du début du XVIème siècle ont fait du sonnet une forme très artificielle et ce n'est qu'avec les poètes de la Pléiade, comme Ronsard, Que ce genre retrouve toute son ampleur. En 1552, parurent Les Amours, recueil de sonnets dans lequel Ronsard exalte les sentiments qu'il éprouve à l'égard de Cassandre, comme il le fait par exemple dans le sonnet 50. Dans ce dernier, comment Ronsard rend-il au sonnet son caractère pur et sérieux ? Tout d'abord, Ronsard fait l'éloge de la femme qu'il aime. Ensuite, il exalte sa souffrance avant de présenter son évolution sentimentale.
[...] Le poète continue sur un portrait physique de la femme qu'il aime pour justifier l'utilisation de cet adjectif. Il présente une accumulation de caractéristiques de son visage qui s'étend sur la majorité du quatrain (sur trois vers). De plus, à la façon pétrarquiste, on remarque l'utilisation de synecdoques : yeux front dous-graves honneurs lèvre En isolant une partie du corps, le poète chante l'attrait général de la personne aimée. Enfin, ce sonnet souligne le thème de l'érotisme. En effet, on remarque, tout d'abord, l'exaltation des sens : celui de la vue j'admire vers et celui de l'odorat l'Orient vers4). [...]
[...] C'est ainsi que se présente le premier tercet. En effet, ce conflit est marqué par la séparation en deux parties de celui-ci. La première partie fait écho au premier quatrain et rappelle le beauté de la femme aimée avec l'hypallage douce beauté (vers 9). C'est de cette dernière que le poète est amoureux comme la métaphore du corps à l'âme nous le fait observer : le portrait de la femme (et sa beauté est gravé dans le cœur (vers 10) de l'amant. [...]
[...] De plus, ce quatrain met en relief la cruauté de la femme aimée. Celle-ci est alors qualifiée de dame (vers ; elle incarne la figure de la courtoisie puisqu'elle est courtisée par un chevalier, le poète, qui est à son service. Un jeu amoureux s'installe entre eux : le chevalier doit être dévoué corps et âme à sa dame, qui, elle, résiste à l'amour. Celui-ci n'est donc pas partagé. La femme : un bourreau des cœurs Toutes les demandes faites par le poète à la femme qu'il aime trouvent une réponse négative comme le montre la gradation des termes : rapport (vers6), depit (vers7), refus (vers8). [...]
[...] Tout d'abord, la femme aimée est divinisée. En effet, le vers 1 débute par la répétition de Mon dieu comme s'il le remerciait d'avoir mis sur son chemin une telle créature. De plus, le poète semble être un fidèle qui a donné sa foi à celle en qui il croit. En effet, il assimile une caractéristique physique à une puissance divine grâce à une asyndète qui rapproche les deux noms : yeux, seigneurs Le poète fait ensuite un éloge de la beauté de la femme aimée sur un ton encomiastique. [...]
[...] Les Amours de Ronsard, commentaire du Sonnet 50 Mon dieu, mon dieu, que ma maistresse est belle ! Soit que j'admire ou ses yeus, mes seigneurs, Ou de son front les dous-graves honneurs, Ou l'Orient de sa levre jumelle. Mon dieu, mon dieu, que ma dame est cruelle ! Soit qu'un raport rengrege mes douleurs, Soit qu'un depit parannise mes pleurs, Soit qu'un refus mes plaies renouvelle. Ainsi le miel de sa douce beauté Nourrit mon cœur : ainsi sa cruauté D'aluine amere enamere ma vie. [...]
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