Le poème intitulé Nuit d'octobre fut publié pour la première fois dans la Revue des deux mondes. Il est considéré comme la suite et la conclusion de la Nuit de mai. C'est la dernière étape du chapitre des Nuits. L'idée essentielle est celle de la valeur rédemptrice et révélatrice de la souffrance. En effet, le poète, las des plaisirs artificiels, se croit guéri et dialogue avec la Muse, seule consolatrice. Il lui confie ses souffrances pour s'en guérir par catharsis. Mais au récit de ses maux, le poète éprouve à nouveau la souffrance et s'enflamme en malédictions :
« Tout à coup, au détour de l'étroite ruelle,
J'entends sur le gravier marcher à petit bruit...
Grand Dieu ! préservez-moi ! je l'aperçois, c'est elle ;
Elle entre. - D'où viens-tu ? Qu'as-tu fait cette nuit ?
Réponds, que me veux-tu ? qui t'amène à cette heure ?
Ce beau corps, jusqu'au jour, où s'est-il étendu ?
Tandis qu'à ce balcon, seul, je veille et je pleure,
En quel lieu, dans quel lit, à qui souriais-tu ?
Perfide ! audacieuse ! est-il encor possible
Que tu viennes offrir ta bouche à mes baisers ?
Que demandes-tu donc ? par quelle soif horrible
Oses-tu m'attirer dans tes bras épuisés ?
Va-t'en, retire-toi, spectre de ma maîtresse !
Rentre dans ton tombeau, si tu t'en es levé ;
Laisse-moi pour toujours oublier ma jeunesse,
Et, quand je pense à toi, croire que j'ai rêvé !».
La Muse, d'une voix douce, l'apaise et discourt sur la loi divine de la douleur comme une épreuve salutaire imposée à l'homme.
[...] Deux grands mouvements donc qui vont du vers 1 au vers 12, puis du vers 13 au vers 24. Le premier mouvement comporte des généralités sur le rôle de la souffrance. On note l'emploi de formules générales, peu à peu précisées. Elles font comprendre la nécessité des larmes et de la douleur. Le deuxième mouvement est composé d'une suite d'interrogations relatives à la vie du poète. La Muse met en évidence, de façon presque indubitable, par une formulation efficace, la coexistence constante de la joie et de la douleur. [...]
[...] Il est considéré comme la suite et la conclusion de la Nuit de mai. C'est la dernière étape du chapitre des Nuits. L'idée essentielle est celle de la valeur rédemptrice et révélatrice de la souffrance. En effet, le poète, las des plaisirs artificiels, se croit guéri et dialogue avec la Muse, seule consolatrice. Il lui confie ses souffrances pour s'en guérir par catharsis. Mais au récit de ses maux, le poète éprouve à nouveau la souffrance et s'enflamme en malédictions : Tout à coup, au détour de l'étroite ruelle, J'entends sur le gravier marcher à petit bruit . [...]
[...] Lorsqu'au déclin du jour, /assis sur la bruyère, Avec un vieil ami / tu bois en liberté, Dis-moi, / d'aussi bon cœur/ lèverais-tu ton verre, Si tu n'avais senti / le prix de la gaîté ? Aimerais-tu les fleurs, / les prés et la verdure, Les sonnets de Pétrarque / et le chant des oiseaux, Michel-Ange et les arts, / Shakespeare et la nature, Si tu n'y retrouvais / quelques anciens sanglots ? La Muse évoque la joie de vivre dans un champ lexical imposant. Heureux est mis en valeur entre deux coupes. Un groupe ternaire résume au vers 14 le plaisir de vivre. [...]
[...] Préservez-moi ! Je l'aperçois, c'est elle ; Elle entre. - D'où viens-tu ? Qu'as-tu fait cette nuit ? Réponds, que me veux-tu ? Qui t'amène à cette heure ? Ce beau corps, jusqu'au jour, où s'est-il étendu ? Tandis qu'à ce balcon, seul, je veille et je pleure, En quel lieu, dans quel lit, à qui souriais-tu ? Perfide ! [...]
[...] Il met en relief le rôle rédempteur de la souffrance, qui purifie, favorise la connaissance, nourrit l'inspiration, valorise les plaisirs. Il souligne également le rôle de la Muse : elle est maternelle, consolatrice. Elle représente, aussi, dans les quatre poèmes des Nuits, un aspect du poète. Le ton utilisé souligne chez Musset un retour à l'harmonie intérieure. On notera enfin l'art efficace de la persuasion. Les arguments de la Muse font appel à la fois à la raison et à la sensibilité du poète pour une prise de conscience du rôle positif de la douleur. [...]
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