Albert Londres et l'Afrique - Comment le reportage de Londres peut-il être révélateur de la situation coloniale de l'époque ?

Thèmes abordés

Albert Londres et l'Afrique, reportage de Londres, situation coloniale au XIXe siècle, IIIe République, Terre d'ébène, reportage en Afrique colonisée, littérature coloniale, description des autochtones, caricature des peuples africains, mission civilisatrice de l'Europe

Résumé du document

Albert Londres est un écrivain et journaliste français qui exerça sous la IIIe République, au XIX et XXe siècle. Avec son métier de journaliste, il s'engage à investiguer sur le terrain les différentes colonies et terres françaises, ou étrangères de son époque, parmi elles, on compte notamment la Guyane, la Chine, mais aussi le Sénégal et le Congo. C'est à partir de ce voyage dans une Afrique colonisée que Londres rédigea en 1928 dans le journal Le Petit Parisien un article, "Quatre mois parmi nos noirs d'Afrique", qui retrace le parcours de son grand reportage. Un an plus tard, il est publié sous le nom "Terre d'ébène" (sur lequel va s'appuyer en grande partie la colle.) Londres tire un portrait authentique des colonies françaises, en contradiction avec l'image stéréotypée de l'Afrique, véhiculée en métropole. Ainsi, Terre d'ébène interroge les véritables relations et situations des colonies françaises en Afrique, sous couvert de dénonciation journalistique.

Extraits

[...] Les Européens doivent assumer ce devoir de la mission civilisatrice de l'Afrique. I. Mais un reportage en réalité plus tranché ; la critique de l'exotisme et l'imaginaire colonial Le reportage sur l'Afrique comme Terre d'ébène est en réalité plus biaisé. Albert Londres prend parti d'énoncer clairement à son public la vérité sur la colonisation et non pas d'en donner exclusivement une image de fantasme et d'exotisme. Le reporter met à nu la vérité, à la différence du simple tourisme ou du simple héros d'aventure. [...]

[...] Albert Londres déconstruit les idées reçues et toutes faites que la métropole se fait de la colonisation. Ainsi on découvre le quotidien des colons embourgeoisés et trop peu aventureux, objet d'ironie. « Qui dit fonctionnaire colonial ne veut plus dire esprit aventureux. La carrière s'est dangereusement embourgeoisée » p. 17] ; « c'est la colonie en bigoudis » p. 17]. Mythe démystifié et les migrants sont volontairement déçus par la colonie « Point de cocotiers, ni de bananiers, des buissons, des broussailles, des aloès, des figuiers de Barbarie épars dans une campagne qui nous pariait bien nue »[EC, p. [...]

[...] Dans ses reportages, Albert Londres se voit comme le héros d'un de ces romans exotiques, qui parcourt les terres africaines, objets de fantasme et d'intrigue pour les habitants de la métropole. Le reportage sert de promotion à l'entreprise politique: il glorifie la colonisation française et son bien-fondé et permet de donner une image, a priori concrète, des colons et de leurs terres. Dans Terre d'ébène, la mise en scène de l'aventure et du lointain est une des caractéristiques dominantes. « Le soleil, cet anthropophage, ne se tenait plus de joie » p. [...]

[...] Une réalité de la colonisation décevante ; premièrement au point de vue matériel: conditions atroces de la construction de la ligne de chemin de fer. Et secondement, du point de vue de la condition des indigènes. « L'Afrique muette n'est qu'un terrain de football. Deux équipes, toujours les mêmes, blanches toutes deux. L'une porte les couleurs de l'administration. L'autre les couleurs de l'homme d'affaires. Le nègre fait le ballon » p. 157]. Les indigènes ne sont pas plus humains que simples objets. Un anticolonialiste ? [...]

[...] Albert Londres et l'Afrique – Comment le reportage de Londres peut-il être révélateur de la situation coloniale de l'époque ? Albert Londres est un écrivain et journaliste français qui exerça sous la IIIe République, au XIX et XXe siècle. Avec son métier de journaliste, il s'engage à investiguer sur le terrain les différentes colonies et terres françaises, ou étrangères de son époque ; parmi elles, on compte notamment la Guyane, la Chine, mais aussi le Sénégal et le Congo. C'est à partir de ce voyage dans une Afrique colonisée que Londres rédigea en 1928 dans le journal Le Petit Parisien un article, Quatre mois parmi nos noirs d'Afrique, qui retrace le parcours de son grand reportage. [...]