Albert Camus, écrivain, journaliste, oeuvre militante, militantisme de Camus, Algérie, indépendance de l'Algérie, guerre d'Algérie
Comme l'écrit si bien Adria Budry Carbo : « Camus c'est avant tout la célébration des cinq sens, la communion avec la nature, les plaisirs de la vie. La mer, les femmes, le football, les marques de sa jeunesse à Alger. » Mais qui est-il vraiment ? Albert Camus est né dans un village du Constantinois, à Mondovi, le 07/11/1913, mais c'est à Alger, dans le quartier populaire de Belcourt, qu'il grandit. Notons d'ailleurs que cette origine « prolétarienne » comme il aime à le dire (n'en déplaise à Sartre) sera une source d'inspiration pour ces œuvres. Il est ce que l'on appelle un « pied-noir » puisque son père, qu'il perd très jeune en 1914 à la suite des combats de la Grande Guerre, était un caviste français, et sa mère une Majorquine analphabète. Camus défendra ardemment ses origines qu'il utilisera d'ailleurs comme un fer de lance dans sa lutte politique. Nous pouvons ajouter que Camus est un éternel malade, et que sa vie est ainsi ponctuée de rechutes tuberculeuses.
[...] Ainsi, pour Camus l'indépendance nationale est une forme purement passionnelle. Il n'y a jamais eu encore de nation algérienne [ les Arabes ne forment pas à eux seuls toute l'Algérie. [ ] une Algérie purement arabe ne pourrait accéder à l'indépendance économique sans laquelle l'indépendance politique n'est qu'un leurre (propos de 1958). De plus, notons que pour l'écrivain la guerre d'Algérie constitue un véritable drame personnel, car il ne pouvait pas être partisan du climat de terreur instauré par le FLN, c'est-à-dire être partisan de la révolution algérienne et des exactions des ultras. [...]
[...] Son combat commence alors pour faire face aux totalitarismes et plus généralement aux exactions survenues pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est d'ailleurs par le biais de ce journal qu'il dénoncera l'utilisation de la bombe d'Hiroshima du 02/08/1945 (et il fut l'un des seuls intellectuels occidentaux à le faire). Notons également qu'il signera une pétition pour faire gracier Robert Brasillach, collaborationniste notoire rédacteur du journal antisémite Je suis partout, à destination du Général de Gaulle. Toutefois cette pétition n'eut pas de conséquence heureuse pour l'accusé qui finit fusillé. [...]
[...] Cependant, c'est à cette époque que sa vie professionnelle connaît un véritable tournant puisqu'il devient journaliste et trouve ainsi un vecteur d'expression non négligeable. Il entre ensuite au journal Alger Républicain qui est affilié au Front populaire de Pascal Pia (homme qui va d'ailleurs marquer sa vie), et il y devient rédacteur en chef. Par ce biais, il publie une centaine d'articles sur la politique locale ou nationale et dénonce les travers du colonialisme français, ou du moins ses effets pervers sur la population. [...]
[...] En fait, loin de se concentrer sur l'Algérie uniquement, c'est un véritable tour d'horizon du bassin méditerranéen que Camus nous dépeint dans cette œuvre. D'ailleurs, les romans de Camus se déroulent pour la plupart sur le territoire algérien. Aussi, son œuvre peut apparaître paradoxale pour un certain lectorat lorsqu'il évoque l'Algérie puisque la structure narrative [selon eux] exclut systématiquement les Arabes (cf. L'Étranger). En effet, ils mettent en évidence le fait qu'ils forment un groupe sans individualisme et impassible. Mais comme nous l'avons dit précédemment, il semble que ce soit dû à la représentation volontaire d'une société duale. [...]
[...] En fait pour lui la présence française n'est pas associée à une force liberticide, et ainsi l'autonomie du peuple algérien n'est pas concevable sans la présence française. De plus, selon lui, l'indépendance algérienne aurait eu pour conséquence l'éviction des siens, de sa famille, et de plus d'un million de Français attachés profondément à leur terre, la terre d'Algérie. Pour conclure, le militantisme d'Albert Camus n'est plus à démontrer puisqu'il a revêtu plusieurs formes : que ce soit à travers des œuvres littéraires variées ayant chacune sa propre vision de la société et ayant chacune un objectif précis, ou bien à travers des articles de journaux d'existence plus ou moins légale conférant ainsi une force et une postérité non négligeables à ses idées, ou encore par des allocutions. [...]
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