L'École des femmes est une comédie écrite par Molière alors qu'il avait quarante ans, en 1662. Elle fut représentée pour la première fois à la fin de cette même année, avant d'être publiée le 17 mars 1663. Cette première comédie de la maturité de Molière connut un très grand succès populaire, mais fut aussi l'objet d'une grande polémique, en raison de l'introduction dans celle-ci de la farce et d'un de ses thèmes traditionnels : le cocuage. La scène qui nous est présentée est la première de l'acte IV, c'est-à-dire l'acte de la résolution de l'intrigue. Cette scène est un monologue prononcé par Arnolphe, monologue dans lequel il exprime sa volonté de reconquérir Agnès. Arnolphe a, en effet, pris Agnès sous sa tutelle alors qu'elle n'était qu'une enfant ; il l'a ainsi éduquée pour qu'elle devienne son épouse, une épouse idéale qui ne lui serait à jamais fidèle. Mais alors qu'il est sur le point de parvenir à ses fins, il apprend à travers un quiproquo qu'Agnès s'est éprise du jeune Horace et souhaite l'épouser ; ce qui le tourmente tant qu'il décide de s'expliquer grâce à un monologue. On peut par conséquent se demander comment le monologue comique d'Arnolphe dénonce-t-il un travers de la société pour le corriger par le rire?
[...] Le commentaire L'École des femmes est une comédie écrite par Molière alors qu'il avait quarante ans, en 1662. Elle fut représentée pour la première fois à la fin de cette même année, avant d'être publiée le 17 mars 1663. Cette première comédie de la maturité de Molière connut un très grand succès populaire, mais fut aussi l'objet d'une grande polémique, en raison de l'introduction dans celle-ci de la farce et d'un de ses thèmes traditionnels : le cocuage. La scène qui nous est présentée est la première de l'acte IV, c'est-à-dire l'acte de la résolution de l'intrigue. [...]
[...] Cependant, le rire n'est que le moyen utilisé par Molière pour parvenir à ses fins ; en effet, comme toute autre comédie, L'École des femmes a pour but de dénoncer un défaut de la société pour ainsi le corriger par le rire. C'est pourquoi on peut dire que le principal enjeu de ce monologue est satirique : en effet, en rendant ce personnage risible, Molière cherche à ce que l'audience prenne conscience du ridicule de ces actes. Comme exemple, nous pouvons citer la métaphore culinaire dans laquelle Arnolphe avoue avoir mitonné (vers 24) Agnès ; ou encore le dilemme ridicule devant lequel se trouve Arnolphe : accepter qu'Agnès vive heureuse avec celui qu'elle aime ou en faire sa femme malheureuse. [...]
[...] Effectivement, un des enjeux de ce texte est de ridiculiser le personnage en le faisant s'exprimer de manière à ce qu'il soit hors du contexte de cette pièce, donc de cette comédie. Pour cela, Molière utilise le vocabulaire et les procédés syntaxiques : Arnolphe cherche à se faire passer pour la victime de tous ces événements, pour celui sur qui le sort s'acharne. Pour cela, il parle d'un registre proche du tragique, se sentant hyperboliquement à deux pas du trépas au vers 7 ; utilisant une anaphore et une antithèse dans les vers 9 et 10 avec Plus en la regardant je la voyais tranquille, Plus je sentais en moi s'échauffer la bile ayant pour but s'accentuer son malheur. [...]
[...] Le monologue d'Arnolphe est donc intéressant à étudier de bien des points de vue. En effet, c'est un monologue très riche du style héroï- comique, où s'entremêlent les registres comique, lyrique, satirique, mais aussi tragique. Sont aussi présents tous les niveaux de langage, du familier au fort soutenu, tous se mélangeant au fil de la progression du monologue. Tout cela introduit la farce dans cette comédie où le thème principal est le cocuage, cela engendrant les querelles littéraires qui ont suivi la représentation de cette pièce. [...]
[...] Il est aussi important de comprendre que le but de ce monologue est de ridiculiser Arnolphe, pour ainsi corriger la société dans son ensemble, comme le veut la coutume du castigat ridendo mores Dans son monologue, on voit Arnolphe mettre ses sentiments à nu ; à un certain moment, il s'adresse même à Horace alors que celui-ci n'est pas présent, cela montrant qu'il perd un peu la raison. Nous pouvons par conséquent rapprocher ce texte du monologue que tient Harpagon dans la pièce L'Avare de Molière, monologue où Harpagon est aussi ridiculisé, monologue où Harpagon met ses sentiments envers son argent à nu, et monologue dans lequel Harpagon perd aussi la raison, puisqu'il s'adresse à un moment au public alors que celui-ci ne doit pas être pris en compte dans une pièce de théâtre. [...]
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