A la fin de son article sur Madame Bovary dans le recueil Forme et Signification (1962), Jean Rousset écrit :
« Il (Flaubert) nous révèle par là, ou nous confirme, ce qui est peut-être une loi de la création : on n'invente que dans l'insécurité ; le neuf est inquiétant, et le premier geste du découvreur est un geste de refus. Mais c'est dans cette recherche tâtonnante et inquiète qu'il trouve ce qui est vraiment son bien propre. C'est en composant qu'il se reconnaît. »
L'acte créateur ne se fait pas sans conditions. La création s'apparente à un véritable art. Chaque véritable auteur, qu'il soit romancier, dramaturge ou poète, doit avoir son identité propre. Celle-ci n'est possible que par l'action de ce que Jean Rousset, dans le recueil Forme et Signification (1962), qualifie, à propos de Madame Bovary, d' « une loi de la création ». On peut se demander en quoi consiste cette loi de la création. Pour le critique littéraire Jean Rousset, « on n'invente que dans l'insécurité ; le neuf est inquiétant, et le premier geste du découvreur est un geste de refus ». En d'autres termes, l'acte créateur n'est possible que dans ce qu'il appelle l' « insécurité », l'inquiétude, ou même la peur. Cela mène à la recherche de l'originalité, élément fédérateur de toute œuvre. En outre, cet acte créateur semble suivre un certain processus, un cheminement qui part d'une « recherche tâtonnante et inquiète » qui découvre, tout en composant et en inventant (« en composant », « on n'invente »), et aboutit à une reconnaissance (« il se reconnaît ») de l'identité même du créateur.
[...] Elle semble aveugle. Elle tâtonne, elle ne sait pas où elle va. C'est une recherche libre, débridée, sans interdits, systématique. Bibliographie BALZAC Honoré de, Le Père Goriot, LGF, Le livre de poche BALZAC Honoré de, Eugénie Grandet, LGF, Le livre de poche CERESA François, Cosette ou le temps des illusions, Plon ROUSSET Jean, Forme et Signification, éd. José Corti FLAUBERT Gustave, Madame Bovary, Classiques Français, 1991. [...]
[...] L'acte créateur doit se produire dans la peur et l'angoisse. Cette inquiétude survient à cause de ce que Jean Rousset appelle le neuf c'est-à-dire la nouveauté, qui faut peur, car on n'y est pas habitué : elle lui tombe souvent dessus comme ça, au moment où il s'y attend le moins : l'éclair de génie C'est, familièrement, l'image d'une idée qui tombe du ciel. Faire du neuf c'est créer quelque chose d'inimité : voilà la mission du créateur. Le neuf fait peur car il est inconnu. [...]
[...] Le créateur peut toujours faire mieux. Ce n'est pas un renoncement, mais un dépassement de soi, une perpétuelle avancée. L'insécurité et l'inquiétude font donc partie intégrante de l'acte créateur et son vécues comme son véritable vecteur. D'ailleurs, cet acte, cet élan créateur répond à une sorte de processus qui part de la recherche de l'auteur pour connaître son œuvre et enfin se reconnaître lui-même. Qu'est-ce donc que la création, que l'acte créateur ? C'est une sorte de processus qui comprend différentes étapes successives, et parallèles : c'est une recherche, qui mène à une découverte, une composition et une invention, puis aboutit à la reconnaissance (de l'œuvre et du créateur). [...]
[...] On ne sait pas où on va. Pensons par exemple à l'insécurité dans le thème des romans : quand un auteur a décidé d'écrire sur un sujet bien précis, il a plutôt laissé vivre sa plume et le sujet a finalement complètement dévié, il est différent du sujet prévu initialement. Cette insécurité dans le thème traduit une insécurité dans la propre pensée du créateur : il n'est pas sûr de pouvoir (et de devoir) diriger son roman selon un fil directeur qui ne change pas. [...]
[...] L'acte créateur ne se fait pas sans conditions. La création s'apparente à un véritable art. Chaque véritable auteur, qu'il soit romancier, dramaturge ou poète, doit avoir son identité propre. Celle-ci n'est possible que par l'action de ce que Jean Rousset, dans le recueil Forme et Signification (1962), qualifie, à propos de Madame Bovary, d' une loi de la création On peut se demander en quoi consiste cette loi de la création. Pour le critique littéraire Jean Rousset, on n'invente que dans l'insécurité ; le neuf est inquiétant, et le premier geste du découvreur est un geste de refus En d'autres termes, l'acte créateur n'est possible que dans ce qu'il appelle l' insécurité l'inquiétude, ou même la peur. [...]
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