L'étymologie latine, « absurdus », du mot, signifie : « qui rend sourd, dissonant, discordant ». Le mot désigne donc ce qu'on ne comprend pas, ce qui n'a pas de sens ou ce qui est incohérent. A l'époque de la Renaissance, il désignait pour l'inquisiteur le fou hérétique, mais il était apparu déjà au XIIe siècle dans la règle de Saint-Benoît.
La littérature de l'absurde fait donc appel au grotesque, au non sens, à la démesure et à la dérision. L'absurdisme est une attitude philosophique qui s'oppose ainsi à l'humanisme, il traduit l'isolement et l'aliénation de l'être dans un monde sans ordre universel, sans Dieu.
Cette littérature va prendre son essor à partir de la Seconde Guerre mondiale, en particulier dans le roman et le théâtre. Mais elle a des précurseurs (...)
[...] Les nationalismes et les leurres totalitaires ont abouti au plus grand carnage de l'histoire de l'humanité. La littérature va entériner ce désastre par une vision pessimiste, radicalement différente et novatrice, particulièrement dans le roman, la nouvelle et le théâtre. II Le sentiment de l'absurde dans le roman : En 1942, Camus demandait pourquoi, la vie ayant perdu tout sens, l'homme ne chercherait pas l'évasion dans le suicide. Dans Le Mythe de Sisyphe, il écrit : Le seul problème philosophique vraiment sérieux, c'est le suicide. [...]
[...] On peut y voir une allégorie de la dictature, comme dans Rhinocéros, pièce créée en 1960, dans laquelle les êtres succombent finalement avec beaucoup de facilité aux religions de remplacement que sont les idéologies totalitaires, même si Béranger, le héros de l'œuvre, s'en tire à son avantage, dans un dénouement qui propose une note optimiste, ce qui est rare dans le théâtre de Ionesco. C'est néanmoins cette impuissance face au mal, cette solitude, cette bêtise aussi, qui rendent compte de l'absurdité de la vie. Ce que résume assez bien le héros de Tueur sans gages, (1959), Béranger, qui trouvera la mort en essayant de convaincre l'assassin qui terrorise la ville de renoncer à ses crimes, et qui s'écrie : Mon Dieu, on ne peut rien faire! . Que peut-on faire? [...]
[...] Son père, Hamm, lui répond alors : A me donner la réplique. Il faut dire que les dialogues sont coupés, presque scandés par de nombreuses didascalies qui traduisent le vide et l'angoisse : Silence», Long silence Un temps Le langage est celui de l'oralité, le plus souvent des lambeaux de phrases, où derrière la dérision et le comique qu'il génère, se noue ce constat tragique que fait Estragon dans le premier acte de En attendant Godot : Rien ne se passe, personne ne vient, personne ne s'en va, c'est terrible! [...]
[...] La littérature de l'absurde fait donc appel au grotesque, au non sens, à la démesure et à la dérision. L'absurdisme est une attitude philosophique qui s'oppose ainsi à l'humanisme, il traduit l'isolement et l'aliénation de l'être dans un monde sans ordre universel, sans Dieu. Cette littérature va prendre son essor à partir de la seconde guerre mondiale, en particulier dans le roman et le théâtre. Mais elle a des précurseurs. I - Les précurseurs : Le sentiment de l'absurde apparaît déjà dans l'œuvre de Franz Kafka (1883-1924). [...]
[...] Les décors sont pauvres, les mêmes motifs reviennent constamment, les actes sont quasiment identiques, les personnages sont le plus souvent assis ou couchés, leurs dialogues sont incohérents ou sont des monologues mis en parallèle, qui n'apportent rien à l'interlocuteur. Dans Proust, l'auteur insistait sur l'absurdité de ce langage : La tentative de communiquer là où nulle communication n'est possible est une pure singerie, une vulgarité et une abominable comédie. Le langage traduit seulement l'obligation de parler pour supporter l'angoisse de l'être. Dans Fin de partie Clov demande à son père adoptif : A quoi est-ce que je sers? [...]
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