Le discours I have a dream a été prononcé par Martin Luther King le 28/08/1963 face à 250000 personnes lors de la marche sur Washington en faveur des droits civiques des noirs. Terminé quelques heures à peine avant d'être prononcé, il a été accueilli avec enthousiasme par la foule et demeure la plus célèbre allocution du pasteur noir. Nous pouvons donc nous demander d'où ce texte mondialement connu tire sa force persuasive.
Nous allons voir qu'elle résulte de la qualité oratoire d'un discours à la fois politique dans son objet, incitatif dans son effet et représentatif d'un homme devenu une figure mythique du XXe siècle (...)
[...] La triple répétition de l'expression libres enfin marque l'aboutissement heureux d'une lutte de longue haleine, c'est aussi le point d'orgue du discours. L'optimisme du pasteur, son espérance (l. 18) de la liberté retrouvée pour tous les noirs s'affirment joyeusement à travers le champ lexical du son dans les verbes chanter (l.24,41), sonner (l.38) et carillonner (l.39). Cette victoire se doit d'être clamée par un spiritual (l.42) qui, pour rappel, est une musique sacrée née chez les esclaves noirs des États-Unis au XVII siècle. [...]
[...] C'est alors que justice (l.8) est faite dans la fraternité (l.21) dont la notion se renforce avec l'emploi du pronom nous et des adjectifs possessifs notre (l.20) et nos (l.26). La lutte est commune, elle est menée par un ensemble (l.22) qui doit se tenir la main (l.41). un projet de rassemblement : Martin Luther King ne se retranche pas derrière un projet purement protestant (l.41), il le rend œcuménique en y englobant les juifs (l.40), les gentils (l.40) , nom donné par les juifs et les premiers chrétiens aux païens, et les catholiques (l.41). [...]
[...] Ce pronom personnel sujet court tout au long du passage (l.1,2,5,7,9,10,11,14,15,18,25) et se renforce encore lorsqu'il s'adresse à ses auditeurs avec l'expression mes amis (l.1). Le destinataire, ce vous de la ligne 1 ne peut que se sentir concerné d'autant qu'à ses deux pronoms succède ensuite un nous (l.1,3,19,20,22,23,38,39,42) rassembleur par lequel l'orateur invite l'auditeur à s'impliquer. dramatisation : Dès la première ligne de ce texte, Martin Luther King emploie le verbe d'énonciation dire au présent de l'indicatif pour ancrer ses propos dans l'actualité. [...]
[...] En 1964, il reçoit le prix Nobel de la paix, son discours de non-violence ne plaît plus aux étudiants noirs radicaux qui souhaitent le pouvoir noir. En 1968, il est assassiné à Memphis. [...]
[...] Après l'observation, doit venir l'action. D'autre part, son écrit comporte plusieurs épanalepses : c'est ainsi que les mots rêve et ensemble sont répétés à de multiples reprises, respectivement aux lignes et 6,22,23 & 24. Elles règlent le débit de l'orateur et structurent l'attente du public dont l'esprit est pénétré par ces puissants leitmotiv. Plusieurs anaphores, telle est (l.18), avec une telle foi (l.19,20,22) et faites la sonner (l. 29/32,34/36) scandent le propos et lui confèrent de la puissance par effet d'insistance. [...]
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