poésie, Les choses les plus simples, Robert Desnos, Charles Baudelaire, Philippe Jacottet
J'ai pour projet de réaliser une anthologie poétique que je souhaiterais intituler «Les choses les plus simples». Vous pourriez vous demander pourquoi j'ai choisi ce titre intrigant et surtout comment écrire assez de poèmes sur les choses les plus simples afin d'en faire une anthologie. Vous comprendrez au travers de cette lettre.
[...] «Les choses les plus simples» a pour but d'amener le lecteur à se poser des questions, sur sa vie, son environnement, ses actes. Plus tôt dans ma lettre, j'ai mentionné le fait que l'on ne porte pas assez attention aux choses du quotidien. Mais si l'on y regarde de plus près, que l'on prend le temps de réfléchir, on voit. On voit le passé, comme dans ce poème de Baudelaire, Les petites vieilles, on voit ce qu'on aurait vraiment aimé avoir, comme dans l'Effraie de Philippe Jacottet, on voit sa vie autrement. [...]
[...] Vous l'aurez compris, mon inspiration me vient des choses les plus insignifiantes, les plus anodines de notre quotidien: un objet, une personne, un aliment, un insecte. Notre monde est vaste et riche, abondant d'êtres vivants tous plus fascinants les uns que les autres, d'aliments et saveurs de toutes sortes, de couleurs variées, d'objets de formes toutes plus significatives les unes que les autres. Nous somme entourés de merveilles invisibles à nos yeux. Des poètes comme Francis Ponge l'ont compris, eux. [...]
[...] Non, elle va plus loin que tout cela. Souvenez-vous d'Une charogne, de Charles Baudelaire. Ce poème n'est- il pas une merveille, un trésor de la poésie ? Et pourtant, le poète fait la description d'une carcasse en putréfaction et puante. Qui s'arrêterait devant une charogne, tas d'os et de chair entremêlés dans la décomposition sous le bourdonnement des mouches étourdies ? Je veux que tout le monde prenne le temps de penser aux choses qu'ils trouvent «infâmes», «dégoûtantes» ou «moches». [...]
[...] Elle se colle, se déchire, vole, pas très haut. Le papier est jauni par la poussière des pavés. Le vent l'emporte, on la jette d'un coup de main; Elle retombe. Les gouttes de pluie l'alourdissent, Le torrent l'emporte, elle flotte enfin, Elle glisse. L'encre noire s'évapore Les mots s'envolent dans l'eau noire; Elle glisse encore La feuille blanche comme l'ivoire. La grille étroite la retient, tout s'arrête. L'eau chute en cascade dans le trou, Laissant le papier jauni dans la boue. [...]
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