Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline, Albert Camus, Bardamu, Raincy, lecture analytique, symbolique du déclin, réflexion existentielle, décor bucolique, pensée pascalienne
"Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme" - Albert Camus, "Le Mythe de Sisyphe". Ce passage est situé à la fin de l'épisode de Rancy, alors que Bardamu a tenté en vain de guérir Bébert, un enfant à qui il s'est attaché, malade de la typhoïde. Bardamu, rentrant à pied de l'institut Bioduret, s'attarde dans le centre de Paris, sans envie de regagner Rancy et toute sa misère, les "soucis de banlieue" qui y sont "incrustés". Il s'agit d'un moment de répit avant le retour à la misère de Rancy, où Bardamu, sur les bords de la Seine, profitant des dernières heures de soleil avant le retour de la nuit, livre une méditation sur le sens de la vie et de la vanité de l'homme.
[...] Stagnation du personnage et structure du texte. Cet extrait de roman se décompose en 4 grands temps : de la ligne 1 à 17 : Volonté de Bardamu de s'attarder loin de Rancy, loin des soucis de banlieue comme il les définit à la ligne 7. De plus, à partir de l'adverbe d'opposition cependant à la ligne Bardamu exprime son incapacité à franchir la Seine comme César aurait franchi le Rubicon. de la ligne 18-40 : Bardamu observe des pécheurs, qui représentent un prétexte afin d'aboutir à une méditation sur le passage du temps, sur la folie d'avancer l26 qui nous possède. [...]
[...] II. Comment Bardamu perçois la jeunesse ? Comment le malaise du narrateur est-il exprimé dans cet extrait ? I. La nostalgie que reflète Bardamu II. La forme de consolation de Bardamu Comment sont évoqués les différents sentiments de Bardamu ? I. Le cheminement de Bardamu II. [...]
[...] Ce fleuve sépare la ville de Paris, de sa banlieue nommée la Garenne-Rancy. D'un côté la ville est décrite par isotopie sentimentale méliorative telle que plaisir l9, bienveillantes et gracieuses l10. Tandis que la banlieue, est décrite d'une manière très dépréciative par le narrateur, Bardamu par une focalisation interne donne une image de dégout par l'utilisation du verbe incrustés l4 ainsi que l'oxymore soucis ordinaires l3 : traduit la souffrance quotidienne de Bardamu. Le complément du nom soucis de banlieue l7 ou encore la personnification ils ne me suivaient pas l5 montre que la misère est inséparable de la vie en banlieue, faisant de Rancy une sorte d'enfer. [...]
[...] On nomme existentialisme cette conscience douloureuse d'exister. Le personnage ne peut maitriser ses pensées : je pense que j'existe je constate mon existence, je n'y suis pour rien et je ne sais pas encore quel sens elle si tant est qu'elle en ait un. Couverture du Voyage au bout de la nuit Autres problématiques possibles Comment le cadre spatial influe-t-il sur la méditation existentielle du personnage ? I. De quelle manière le soleil est pour lui sa seule source de vie ? [...]
[...] Bardamu est arrivé au bord de la nuit, la vie ne lui semble plus la peine d'être vécue. Cependant ne peut se résoudre à mourir on ne saurait plus quoi faire sans cette folie d'avancer »L25/26. Décor bucolique Néanmoins, en dépit de ses pensées très sombres, on remarque une description lyrique du cadre spatio-temporelle qui l'entoure. Cette description se rapproche d'un paysage bucolique voire romantique et traduit une vision plutôt idéalisée. Cela pourrait étonner le lecteur car cette vision crée une coupure avec la réflexion existentielle du personnage en proie à l'absurdité de la vie jolie dernier soleil l44 : crépuscule lieu commun poétique à connotation très méliorative. [...]
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