L'usage du monde - Nicolas Bouvier

Thèmes abordés

Sciences humaines et arts, L'usage du monde, Nicolas Bouvier, mouvement littéraire du libertinage, relation de voyage, Thierry Vernet, Tabriz, iran, quête de soi, conception du voyage, exploration de soi-même

Résumé du document

Nicolas Bouvier (1929-1998) est un auteur du 20ème siècle issu du mouvement littéraire du libertinage, qui a écrit "L'usage du monde" (1963). Écrivain voyageur, c'est également un photographe suisse. Enfant, il est hypnotisé par les atlas et passionné de lecture. Le texte que nous allons étudier est un extrait de "L'usage du monde", du genre littéraire des relations de voyage. Il fut écrit dans un contexte spécifique : cessant d'être guidé par la nécessité de l'exploration ou du commerce, au 20ème siècle, le voyage devient une expérience personnelle. Dans "L'usage du monde", Nicolas Bouvier fait le récit d'un voyage entrepris avec son ami dessinateur Thierry Vernet, entre 1953 et 1954. Ce passage les met en scène alors qu'ils passent l'hiver à Tabriz, ville iranienne cernée par la neige.

Extraits

[...] « L'usage du monde », Nicolas Bouvier Auteur : dates : (1929-1998) 20e s. / mouvement littéraire : Libertinage / autre œuvre : L'usage du monde (1963) biographie : Écrivain voyageur / photographe suisse – Enfant hypnotisé par les atlas et passionné de lecture Texte : extrait de : L'usage du monde (1963) genre littéraire : Relation de voyage contexte d'écriture : Cessant d'être guidé par la nécessité de l'exploration ou du commerce, au 20e siècle, le voyage devient une expérience personnelle. [...]

[...] Les motivations essentielles du voyageur - le goût de la « lenteur », de l'espace (« l'espace est une drogue que cette histoire dispensait sans lésiner »), de « l'inattendu », - ce goût pour l'aventure est stimulé par l'expérience culturelle : la lecture (référence à L'empire des steppes et à Marco Polo qui a également raconté cette histoire), la contemplation de « la vieille carte allemande » éveille le désir de parcourir les « étendues » - le voyage est précédé du rêve, de ce qu'en imagine l'auteur (« où l'on imagine des cheminements »), de même que la rencontre à l'Autre (« des femmes aux nez épatés ») 2. [...]

[...] La mise en scène d'un débat - éloge du voyage > Pour Nicolas Bouvier, le voyage est synonyme de: • Liberté : « aller égarer [ma vie] » • Plaisir : « tellement agréable ces grandes images dépliantes de la nature » • Envie / Désir : « picotements », « ces désirs de terres vierges » - blâme du voyage > Pour Thierry Vernet, le voyage implique : • l'Enfermement : « cette prison », « cette trappe », « piégés ici » • la Douleur de la séparation : « je n'en peux plus », « l'absence » - Nicolas Bouvier lève le voile sur le revers de l'aventure et les difficultés qu'elle suppose - selon lui, la liberté du voyageur dépend de l'absence d'attaches (« je ne voyais guère que la maladie ou l'amour pour interrompre ce genre d'entreprise »), d'une disposition personnelle c. Les enjeux du voyage 1. [...]

[...] La conception du voyage proposée 1. La caractérisation du voyage - le voyage est cheminement, mouvement : « l'aller-retour », une « entreprise », « la boucle » - dynamisme associé à l'incertitude : « m'intriguait tellement », « désemparer » 2. L'authenticité du témoignage - authenticité de la narration et sincérité du narrateur : « j'étais pris de court », « j'avais envie d'aller égarer [ma vie] » - Au 20e siècle, l'heure n'est plus à l'exploration géographique : évolution de la relation de voyage > transmettre les émotions ressenties plutôt que que les découvertes occasionnées > exploration de soi-même b. [...]