Quand je suis né pauvreté tu m'as suivi, tu me regardais à travers des planches pourries par l'hiver profond. Soudain c'était tes yeux ceux qui regardaient depuis les trous. Les gouttières la nuit, répétaient ton prénom et ton nom ou parfois la salière cassée, le vêtement déchiré, les chaussures ouvertes, m'avertissaient.
[...] Pauvreté, tu m'as suivie dans les casernes et les hôpitaux, dans la paix ou la guerre. Quand je suis tombé malade on a frappé à la porte : ce n'était pas le docteur, entrait de nouveau la pauvreté. Je t'ai vu sortir mes meubles dans la rue : les hommes les laissaient tomber comme des pierres. D'un amour horrible, d'un tas d'abandon au milieu de la rue et de la pluie tu faisais un trône édenté et regardant les pauvres tu reprenais mon dernier plat pour en faire un diadème. [...]
[...] Traduction : Oda a la pobreza Quand je suis né pauvreté tu m'as suivie, tu me regardais à travers des planches pourries par l'hiver profond. Soudain c'était tes yeux ceux qui regardaient depuis les trous. Les gouttières la nuit, répétaient ton prénom et ton nom ou parfois la salière cassée, le vêtement déchiré, les chaussures ouvertes, m'avertissaient. Tu étais là me guettant tes dents de mites, tes yeux boueux, ta langue grise qui coupe les vêtements, le bois, les os et le sang, tu étais là me cherchant, en me suivant, depuis ma naissance dans les rues. [...]
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