Le Rouge et le Noir est d'abord un roman du présent, une chronique de l'époque de la Restauration, pour cette raison, le roman est ancré dans le présent, temps de l'instantané et de « L'âpre vérité » : « la ville de verrières peut passer ... Le Doubs coule ... Les cimes brisées du Verra se couvrent... Un voyageur parisien arrive ». Le lecteur voit se que découvre le narrateur hic et nunc (= ici et maintenant). La voix du narrateur se fait entendre au présent de l'énonciation : la lecture est ainsi donnée comme contemporaine, des faits racontés « on le garnit en ce moment » pour parler du parapet (...)
[...] Les rapports avec Mme de Fervaques : Il s'anima de telle sorte que Mme de Fervaques arriva à ne plus comprendre ce qu'il disait. C'était un premier mérite. Si Julien eût l'idée de le compléter par quelques phrases de mysticité allemande, de haute religiosité et de jésuitisme, la maréchale l'eût rangé d'emblée parmi les hommes supérieurs appelés à régénérer le siècle L'ironie n'épargne pas le héros, elle est moins virulente, car elle est souvent de l'ordre de la feinte ou du masque. [...]
[...] Il s'écrit comme le héros de L'Arioste : J'ai gagné une bataille, se dit- il aussitôt qu'il se vit dans le bois et loin du regard des hommes, j'ai donc gagné une bataille Son héros se voit comme Tartufe, il récite des tirades de cette œuvre. Le point de vue et la description : Le Rouge est un roman de points de vue. Julien a de mal à comprendre ce qui se trame au début du chapitre XXIII, car les conversations cessaient brusquement à son approche ».l'épisode de la note secrète est vu à travers les yeux de Julien, témoin partiel et non informé. De telles situations permettent de tracer des portraits qui, à l'occasion, seront aussi des jugements. [...]
[...] Alors pour achever le charme, il la croyait une Catherine de Médicis L'ironie n'épargne pas non plus l'éducation sentimentale de Julien : Certaines choses que Napoléon dit des femmes, plusieurs discussions sur le mérite des romans à la mode sous son règne lui donnèrent alors, pour la première fois, quelque idées que tout autre jeune homme de son âge aurait eues depuis longtemps Le rythme : Le style de Stendhal est fait d'alternances : Le rythme est rapide quand : Il imite le mouvement de la pensée ou de l'action, pour dire l'essentiel : Le voir, le tirer par sa grande jaquette, le faire tomber de son siège et l'accabler de coups de cravache ne fut que l'affaire d'un instant Souhaitant rencontrer Mathilde avant la montée vers sa chambre, Julien est ainsi décrit : Lui parler eût, dans ce moment, délivré son cœur d'un grand poids. Pourquoi ne pas l'avouer ? Il avait peur Des phrases courtes et lapidaires, servent à rendre le dramatique d'une situation, à lui donner une valeur d'adage : Mathilde, sûre d'être aimée, le méprisa parfaitement Ou bien : leur bonheur avait quelquefois la physionomie du crime Ou encore : toute vraie passion ne songe qu'à elle L'écriture se fait économique ce qui donne sa précision au style. C'est l'art de placer les mots essentiels. [...]
[...] Stendhal est fidèle à la technique du miroir qu'on promène le long d'un chemin : son roman ressemble à un reportage en direct, ceci reflète le réalisme stendhalien. Les retours en arrières : Très rares dans cette œuvre, qui est un univers de chronique. Ils y ont surtout une fonction d'introspection de soi (c'est à-dire, l'analyse de la conscience, des sentiments, de ses mobiles par le sujet lui-même), et un caractère explicatif (Dans le chapitre III, I le narrateur nous ramène 2 jours en arrière pour narrer l'inspection conduite par M Appert). [...]
[...] 2-Le rythme s'amplifie quand : Les phrases s'allongent : ainsi, pour décrire le comportement contradictoire d'une dévote : Mme de Fervaques faisait profession, deux ou trois fois la semaine, du mépris le plus complets pour les écrivains qui, au moyen de ces plats ouvrages, cherchent à corrompre une jeunesse qui n'est, hélas : que trop disposée aux erreurs des sens Il y a des moments d'explication : Comme tous les êtres médiocres que le hasard met en présence des manœuvres d'un grand général, Julien ne comprenait rien à l'attaque exécutée par le jeune Russe sur le cœur de la belle anglaise Il est question d'élans de l'imagination qui s'expriment par de longs développements : son imagination préoccupée du récit qu'il venait de composer, était tout aux pressentiments tragiques. Il s'était vu saisi par des domestiques, garrotté, conduit dans une cave avec un bâillon dans la bouche et on le transportait mort dans sa chambre Il s'agit de conseils donnés par l'abbé Pirard à Julien ou encore de son indignation. La discussion de Julien avec l'académicien. [...]
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