Le roman et l'invention du personnage

Thèmes abordés

roman, romanesque, Don Quichotte, Cervantès, Le roman bourgeois, Furetière, Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, La nouvelle Heloïse, Maupassant, Pierre et Jean, Balzac, Nathalie Sarraute, Flaubert, Madame Bovary, La Princesse de Clèves, naturalisme, roman naturaliste, antiroman, Sartre, L'Astrée, Honoré d'Urfé

Résumé du document

Le roman est pris dans la question ontologique qui est de savoir le degré de vérité des personnages de romans.
Par exemple le personnage de la Princesse de Clèves est le seul personnage qui n'a pas existé du roman éponyme, or il existe bel et bien dans l'imaginaire du lecteur : le personnage de roman a une existence à part entière chez le lecteur et l'écrivain.
L'invention du personnage peut avoir deux sens : le sens de création, plutôt positif, dans un rapport à la vérité, plutôt négatif.
Ces deux acceptions conduisent au « discrédit » du roman, pendant longtemps on ne se vantait pas de lire des romans, plutôt le théâtre, la poésie, l'épopée...
Parler de mensonge dans le roman, c'est un peu mélanger les genres dans la mesure où le roman relève du jugement de morale et non du jugement moral : le roman a tout de suite créé de la méfiance car il crée des personnages trompeurs, et en plus il se lit de plus en plus de manière solitaire.
Illusion romanesque : illusion à laquelle le lecteur accepte de se laisser prendre le temps de sa lecture.

Extraits

[...] Rousseau décrit comment ce domaine devient presque une utopie. Rousseau explique que l'écriture de ce roman est née dans un contexte d'insatisfaction (amoureuse notamment). Le roman devient une sorte de supplétif au monde réel. Les personnages de Rousseau sont selon son cœur et ses décors, ils incarnent des personnalités que Rousseau aurait aimé rencontrer dans sa vie. Concernant le mystère de l'écriture, « Les Confessions » sont précieuses, car elles permettent de savoir d'où vient cette force créatrice de Rousseau. [...]

[...] Le romanesque possède une double postulation : mettre en lumière l'aventure, les personnages . et l'un se développe contre l'autre afin de s'en moquer. Le double mouvement existe à toutes les époques : veine parodique qui se développe contre le roman lui-même. Cervantès montre comment les romans influencent la vie on veut rendre notre vie plus romanesque, le roman nous satisfait, car il semble nous permettre de maitriser la vie. Il y a donc chez les romanciers une crainte que le romanesque fasse oublier le style. [...]

[...] Il rend le discours amoureux partageable et tisse une intertextualité ; il fit éclater la continuité narrative du récit. Certains se disent que c'est le roman que Barthes a essayé d'écrire. Le naturalisme : Zola, les frères Goncourt, Huysmans . Il se développe dans la deuxième moitié du 19[ème] siècle. Caractérisé par l'absence d'intervention du narrateur, faire voir la scientificité du monde. On ne représente pas les passions et les grands sentiments. Les naturalistes sont contemporains de Darwin, donc ils veulent mettre en avant la science. Le naturalisme : Zola, les frères Goncourt, Huysmans . [...]

[...] La scène incroyable : met sur le même socle l'accouchement de la fermière et le vêlage de la vache. Maupassant ne prononce pas les termes roman et naturaliste : - Il préfère la déconstruction de l'intrigue : on procède par tranches de vie, car la vie est passages. - Montrer les relations, les luttes de classes, entre les individus . - Ne doit pas cependant se contenter d'une accumulation de détails. - On ne peut pas tout mettre, il faut choisir. - On ne doit pas montrer les crises, on doit montrer l'état normal. [...]

[...] Mais à partir du 17[ème] siècle, le roman est plutôt en prose. Qu'est-ce qui fait la spécificité du roman ? Au Moyen-Age, il s'inspire de quelques motifs de la chanson de geste : le héros a tout un parcours initiatique qui fait se multiplier les aventures. Il justifie son statut de chevalier en cherchant l'aventure (destin, avenir, mort . - La longueur (différente de la nouvelle) : gestion du temps différente de celle du théâtre, intrigue, diversité des lieux . [...]