La princesse de Clèves, Madame de La Fayette, Rousset, Nemours, Prince de Clèves, folies passionnelles, Mme de Villedieu, Henriette Sylvie Molière, Mme de Chartres
La 1re scène de rencontre concerne le Prince qui incarne l'amour fidèle, dévoué et vertueux. Il éprouve une "passion et une estime extraordinaire" qui vont rester constantes tout au long du roman.
Il associe les deux principes clés de l'amour :
- La passion où prime la puissance d'Éros : beauté physique, esthétique de Mlle de Chartres
- La reconnaissance de la valeur morale de l'être aimée : beauté psychologique, éthique.
[...] • Elle cherche à compenser son absence d'amour envers le Prince en faisant acte de vertu supérieure : elle va au-delà de ce qu'exige la morale conjugale. IV. Morale du roman L'amour propre est une force aliénante dans l'être humain : même les personnages les plus vertueux n'y échappent pas. La Princesse est innocente/coupable : vision augustinienne du péché originel. Le terme de « passion » se rapproche de son sens étymologique : la souffrance, la douleur. De nombreuses phases de réflexions jalonnent le roman, preuves d'un cheminement personnel intense et d'une volonté de se maîtriser. [...]
[...] La Princesse de Clèves Mme de Villedieu, les mémoires de la vie d'Henriette Sylvie Molière (1672) : « une femme est malheureuse quand elle a de la vertu et de l'amour » : le conflit entre les deux passionne les écrivains du XVIIe siècle. La Rochefoucauld dans ses maximes s'interroge sur la force imprévisible de la passion amoureuse qui est un défi pour l'instance morale : • « La durée de nos passions ne dépend pas plus de nous que la durée de notre vie » — Maxime 5e • « La constance des sages n'est que l'art de renfermer leurs agitations dans le cœur » — maxime 20 (démystification de la posture de sagesse : cache ses passions à l'intérieur de lui). [...]
[...] Dans cette passion vécue en régime de frustration, les marques de la souffrance de l'autre apparaissent comme des signes positifs (acquiescements, adhésions, promesse ) • La scène de la lettre perdue : l'aigreur qu'il a perçue chez la Princesse lui donna le plus sensible plaisir et il l'interpréta comme une preuve de son sentiment. • La scène de l'aveu : Nemours éprouve une joie de ce dévoilement, il se sait aimé (joie éphémère, car elle devient inopérante par l'aveu). ↳ La vanité du séducteur réapparaît. Nemours ne peut se réduire au rôle de séducteur, car ce serait minorer le combat intérieur de la Princesse : il fait preuve de qualités qui le rendent désirable. • Sa passion va profondément le métamorphoser : il renonce à la galanterie où il excelle. [...]
[...] • Mme de Chartres est « extrêmement glorieuse » en cherchant un mari digne de sa fille. • La mère détermine le parcours de la fille, en faisant d'elle l'agent de son dessein personnel Dans le monde de la cour parcouru d'ambition et de galanterie, la Princesse n'est pas une anomalie : elle est bouffie d'orgueil. • Elle s'acquiert vite la réputation d'une personne que « l'on ne pouvait atteindre » : elle est inaccessible. • La passion qu'elle éprouve pour le duc est d'autant plus forte qu'elle flatte son amour propre : elle est aimée par le chef-d'œuvre de la cour. [...]
[...] Leur passion ne s'accomplit pas au sens usuel, mais ils se rejoignent dans un espace symbolique, dans un ordre paradoxal (unis dans la frustration) : • Leur passion produit une hypertrophie des signes, érotisation de tout ce qui les touche. • Les corps étant inaccessible, toute une stratégie de l'oblique se déploie : → Le moindre discours sème le trouble, produit un dérèglement des corps (scène des condoléances). → Le regard joue un rôle considérable : le portrait est dérobé par le Duc (sous le regard de la Princesse) afin de le contempler chez lui. Idem pour la Princesse devant le portrait de Nemours. → Érotisation de l'espace de représentation. [...]
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