Cours de Littérature sur la tragédie de Racine Britannicus, comprenant plusieurs commentaires de textes, un cours sur l'exposition, un cours sur le noeud de l'action et un cours sur l'alexandrin.
[...] Or Junie échoue à avertir Britannicus. Cf. Cassandre, opposée à l'Œdipe qu'est Britannicus (prophétesse de la mythologie grecque, Cassandre était la fille de Priam, roi de Troie, d'Hécube ; la plus belle des filles de Priam, Apollon s'éprit d'elle et lui accorda le don de prophétie, mais comme elle repoussa son amour, le dieu la condamna à toujours prophétiser la vérité sans être jamais crue. Ainsi elle prédit en vain la chute de Troie). B. L'aveuglement tragique de Britannicus Ŕ Ŕ Ŕ Ŕ Champ lexical de la confiance : anaphore de Je m'en fie (v.1514-1515) puis j'en crois (v.1515-1516). [...]
[...] les temps employés dans sa tirade. Le passé composé : temps du souvenir (évocation présente d'un événement passé), l'imparfait : description de Junie, le présent : analyse présente d'actions et de sentiments passés = analyse a posteriori. A. L'aveu du coup de foudre Les deux éléments qui permettent de parler ici d'un coup de foudre de Néron pour Junie sont : Soudaineté de l'émotion : Depuis un moment 8 Intensité de l'émotion : mais pour toute ma vie (amour infini) / J'aime, que dis-je, j'idolâtre Junie : o rejet un élément, étroitement lié par la construction au vers précédent, est mis en valeur en début de vers ; il y a un décalage entre la syntaxe et la métrique qui crée un effet rythmique puissant) o épanorthose (l'épanorthose qualifie l'acte qui consiste à corriger ce que l'on a dit, soit pour l'adoucir, soit pour le renforcer). [...]
[...] Quelle glace ! et à contrôler son regard : Est-ce ainsi que vos yeux consolent ma disgrâce ? (v.708) et Quoi ! Même vos regards ont appris à se taire ? (v.736). De plus, elle parvient à contrôler son langage : sa prise de parole reste limitée, alors même que son amant l'exhorte à lui adresser des propos réconfortants (vers 708 et 709 : Parlez et son discours est parfaitement maîtrisé, comme l'atteste la surprise de Britannicus : Ce discours me surprend, (v. [...]
[...] BRITANNICUS Ce discours me surprend, il le faut avouer. Je ne vous cherchais pas pour l'entendre louer. Quoi ! pour vous confier la douleur qui m'accable, À peine je dérobe un moment favorable, Et ce moment si cher, Madame, est consumé6 À louer l'ennemi dont7 je suis opprimé ? Qui vous rend à vous-même, en un jour, si contraire8 ? Quoi ! même vos regards ont appris à se taire ? Que vois-je ? Vous craignez de rencontrer mes yeux ? [...]
[...] Tout m'est suspect : je crains que tout ne soit séduit11 ; Je crains Néron ; je crains le malheur qui me suit. D'un noir pressentiment malgré moi prévenue12, Je vous laisse à regret éloigner13 de ma vue. Hélas ! si cette paix dont vous vous repaissez14 Couvrait15 contre vos jours quelques pièges dressés ! Si Néron, irrité de notre intelligence16, Avait choisi la nuit pour cacher sa vengeance ! S'il préparait ses coups, tandis que je vous vois ! [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture