Le Mouvement des Lumières peut se définir comme le courant philosophique et artistique qui, considérant la raison comme seul vecteur du progrès humain, œuvre tout au long du XVIIIe siècle en Europe à la lutte contre toute forme d'obscurantisme et d'oppression de l'homme. Dès lors, il convient d'appréhender, en premier lieu, la double définition du courant des Lumières, avant d'apprécier, en second lieu, les grands auteurs et les œuvres principales qui caractérisent le mouvement.
Le mouvement des Lumières est un courant philosophique qui traverse toute la pensée européenne au XVIIIe siècle et qui correspond à l'Aufklärung allemand et à l'Enlightenment anglais. S'il trouve son appui théorique dans la méthode cartésienne, plus particulièrement dans la volonté de dénoncer les préjugés et de faire confiance à la raison, c'est plutôt à la suite des œuvres de Fontenelle et de Bayle en France, et de Newton et de Locke en Angleterre, qu'il s'est réellement développé.
Les principaux représentants de la philosophie des Lumières sont en France : Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, d'Alembert, Helvétius, d'Holbach, Buffon et tous les Encyclopédistes; en Angleterre : Toland et Hume; en Allemagne : C. Von Wolff, Lessing et Kant. Plusieurs idées sont partagées par tous ces auteurs.
[...] Jean Mondot, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne Ernst Cassirer, La philosophie des Lumières, Paris, Fayard Jean Mondot, L'esclavage et la traite sous le regard des Lumières, Pessac, Centre interdisciplinaire bordelais d'étude des Lumières Guy Chaussinand-Nogaret, Le citoyen des Lumières, Bruxelles, Éditions complexes Georges Benrekassa, La politique et sa mémoire : le politique et l'historique dans la pensée des Lumières, Paris, Payot Éducation et pédagogies au Siècle des Lumières, Angers, Université catholique de l'Ouest Ayoub Boulad, Josiane Aumètre, Les Lumières et la Déclaration des droits de l'homme : rupture ou continuité ? Montréal, Dép. de philosophie (UQAM) L'éveil des muses : poétique des Lumières et au-delà : mélanges offerts à Édouard Guitton, Éd. [...]
[...] * Lettres persanes Roman par lettres de Montesquieu où s'expriment les surprises de deux Persans voyageant en Europe. Bâti sur une structure romanesque qui illustre l'efficacité du despotisme opposé à l'utopie vertueuse de l'apologue des Troglodytes (lettres 11 à cet ouvrage est surtout célèbre par une satire spirituelle de la civilisation occidentale : aux portraits mordants de divers types de la société parisienne (lettres 48 à 72) succèdent la critique des institutions politiques (lettres 37 et 80) et des considérations parfois hardies sur la religion (lettres 29 et 47). [...]
[...] * L'Essai sur les mœurs et l'esprit des nations Œuvre historique de 1756 conçue comme un abrégé de l'histoire universelle. S'intéressant d'abord à l'histoire de l'Orient, l'auteur laisse, pour des raisons d'information, une place privilégiée à celle de l'Europe, depuis Charlemagne jusqu'au règne de Louis XIII. Selon une composition dramatique, chaque époque est présentée comme un mouvement essentiel de la lente progression de l'humanité, échappant aux superstitions et au dogmatisme, dans la conquête des progrès matériels et de la raison. [...]
[...] Ce récit est caractéristique de la manière de Voltaire, par la vivacité mordante des divers épisodes où sont raillés nombre de systèmes philosophiques en une langue elliptique (dire moins pour dire plus, suppression de mot ; exemple : pas mal pour dire bien et limpide. * Zadig ou la Destinée Conte de 1747, transposition de ses mésaventures de courtisan, mais surtout illustration d'une nouvelle conception du bonheur. Zadig, jeune babylonien aussi honnête que sagace (fin, perspicace), affronte tous les coups d'une Providence qui semble récompenser le mal. [...]
[...] Plusieurs idées sont partagées par tous ces auteurs. D'une part, ayant retenu la problématique des libertins érudits du XVIIeme siècle, ils posent toute la nécessité d'un bonheur terrestre individuel. Celui-ci entraîne souvent une apologie de la nature qui se manifeste aussi bien dans le mythe du bon sauvage que dans l'idée d'une religion ou d'un droit naturels. D'autre part, à l'exception toutefois de Rousseau, ces philosophes construisent leur réflexion en acceptant a priori l'idée de progrès que procure la civilisation : au rationalisme triomphant de la pensée s'associe la certitude expérimentale qui gouverne le progrès scientifique et qui doit permettre l'épanouissement de l'homme. [...]
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