On ne passerait jamais assez de temps à analyser le sujet. La plupart de vos échecs proviennent de ce que vous ne l'avez pas compris. Laissez-vous surprendre par le sujet : il faut l'observer, comme une bête curieuse. Adopter une vision myope, une démarche de tortue.
De quoi faut-il parler ?
C'est la première question que vous devez vous poser : de quoi dois-je parler ?quel est le champ d'application du sujet ? Vous devez apprécier ses frontières de la façon la plus exact possible, afin de de le comprendre ni de façon restrictive ni de façon extensive. Une erreur dans cette appréciation, et vous sortez de son champ. Votre copie sera hors sujet.
[...] Au terme de votre dissertation, nous devons avant tout avoir progressé dans la connaissance de ce qui est le genre théâtral. - Voici un autre exemple, plus difficile : commenter et discuter ces propos de Mallarmé : un livre, dans notre main suppléer à tous les théâtres, dont parlent oublient qu'il en cause, mais les rappelant impérieusement, au contraire. Le ciel métaphorique qui se propage alentour de la foudre du vers au point de simuler peu à peu et d'incarner le héros, c'est bien le pur de nous-mêmes - Outre que ce sujet est intrinsèquement difficile, comme tout Mallarmé, il s'agit de déterminer si le champ d'application est constitué par la totalité des livres, ou par le théâtre seulement. [...]
[...] Discutait cette phrase de Jean genet. Cet énoncé repose sur un jeu d'antithèse : vie et scène ; vie et mort, la seconde apparaissant comme l'explication de la première ; c'est parce que la scène est un lieu voisin de la mort que la scène se posa la vie. Mais cette proposition est un paradoxe, parce que, d'ordinaire, quand on opposait via la scène, c'est en sous-entendant une tout autre antithèse : réalités et illusions. Ce que l'on ne vous pardonnerait évidemment pas, de vous en parler de ce sujet comme s'il s'agissait d'une évidence. [...]
[...] Mais la courtoisie ? Du reste, la courtoisie est-elle vraiment l'antonyme de la sauvagerie ? Regardons-nous vous le dictionnaire. La civilité semble contenir aussi l'idée de sociabilité. Si l'on songe à l'adjectif civilisé alors tout s'éclaire : évidemment, la civilité désigne ici, par opposition à la sauvagerie, la qualité des civilisés, de ceux qui vivent au sein de la civilisation, dans un état de sociabilité policée, avec des lois, et non à l'état de nature, comme des sauvages. Peu ou prou, l'opposition sauvagerie et civilité renvoie donc à l'opposition nature et culture, mais la sauvagerie connote la nature de façon négative Comment définir un mot sans dictionnaire ? [...]
[...] On peut étendre un peu au-delà de son sens linguistique la valeur du présupposé. Dans la phrase de Stendhal, de présupposés peuvent ainsi apparaître. Premièrement, si la métaphore d'un chemin renvoie la vie, à la réalité, n'est-ce pas présupposé une certaine idée de la réalité, comme se déroulant sur un axe chronologiquement orienté, mais inconscient, par exemple, n'est-il pas aussi une réalité ? La réalité se déploie-t-elle toujours sous la forme d'un chemin ? Deuxièmement, le sérieux ne se trouve- t-il que du côté de la réalité ? [...]
[...] Mais souvent, des antithèses appartiennent à l'univers polémique implicite de la thèse : ce sont les thèses contre lesquelles la thèse du sujet se prononce. C'est donc à vous de les dégager. Par exemple, un miroir que l'on promène le long d'un chemin, ce n'est pas un miroir que l'on promène dans l'esprit d'un personnage (roman d'introspection), ni dans des espaces imaginaires (roman utopique, pastoral) ou extraordinaires (roman de chevalerie, roman d'aventures). Ce n'est pas non plus un miroir que je fixe sur ma conscience, voire sur mon inconscient (roman autobiographique ; monologue intérieur). [...]
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