Contre l'épanchement lyrique. Mallarmé affirme dans une lettre du 1er juillet 1862 à Cazalis qui lui demande le portrait en vers de sa bien-aimée : « Je ne veux pas faire cela d'inspiration : la turbu-lence du lyrisme serait indigne de cette chaste apparition que tu aimes. Il faut méditer longtemps : l'art seul, limpide et impeccable, est assez chaste pour la sculpter religieusement. » Encore que Apparition introduit, même idéalisée, la dimension de la sentimentalité ainsi qu'un reflet de l'enfance lointaine. Mais ce poème est placé au début du recueil. Encore que sentimentalité douce et mélancolique de Soupir (...)
[...] Blanchot, La part du feu). On veut à la Musique, limiter le mystère ; quand l'écrit y prétend. Le mystère dans les lettres Divagations). Cf. une lettre du 10 janvier 1893 : Je fais de la Musique, et appelle ainsi non celle qu'on peut tirer du rapprochement euphonique des mots, cette première condition va de soi ; mais l'au-delà magiquement produit par certaines dispositions de la parole ( . Employez Musique dans le sens grec, au fond signifiant idée, ou rythme entre des rapports. [...]
[...] ( Poésie et référence dans La poésie et la structure d'horizon). Il s'agit donc bien de Donner un sens plus pur aux mots de la tribu et de faire briller l'éclat du mystère d'un Idéal surgi du néant pour installer l'hymne des coeurs spirituels Prose (pour des Esseintes) une communauté à venir où tous chanteraient ensemble, cela réclame une traversée solitaire du tunnel et une action poétique patiente (à la différence de Rimbaud) et en réserve (à la différence de Hugo) : Car j'installe, par la science, L'hymne des coeurs spirituels En l'oeuvre de ma patience, Atlas, herbiers et rituels. [...]
[...] Les religions se retranchent à l'abri d'arcanes dévoilés au seul prédestiné : l'art a les siens. ( . ) Ô fermoir d'or des vieux missels ! Ô hiéroglyphes inviolés des rouleaux de papyrus ! (Hérésies artistiques, L'Art pour tous) Cf. Las de l'amer repos . : l'extase pure est de peindre la fin ( . ) / D'une bizarre fleur . [...]
[...] le nom Hérodiade : Le peu d'inspiration que j'ai eu, je le dois à ce nom, et je crois que si mon héroïne s'était appelée Salomé, j'eusse inventé ce mot sombre et rouge comme une grenade ouverte, Hérodiade. Du reste, je tiens à en faire un être purement rêvé et absolument indépendant de l'histoire. (lettre à Lefébure de février 1865). C. Vers une destruction du sujet 1. Annulation de l'objet, la poésie est aussi vierge d'un sujet existentiel, vierge de confidences. La fin de Crise de vers assume et même revendique cet effacement du lyrisme personnel : L'œuvre pure implique la disparition élocutoire du poète, qui cède l'initiative aux mots [ . [...]
[...] Salut dont F. Rastier articule une triple lecture du texte, comme banquet, comme navigation, et comme écriture. . il désignait souvent d'un terme donnant à la fois, par un effet de similitude, la forme, le parfum, la couleur, la qualité, l'éclat, l'objet ou l'être au quel il eût fallu accoler de nombreuses et différentes épithètes pour en dégager toute les faces, toutes les nuances, s'il avait été indiqué par son nom technique. . il se dispensait d'éparpiller l'attention sur chacune des qualités qu'auraient pu présenter, un à un, les adjectifs placés à la queue leu leu, la concentrait sur un seul mot, sur un tout, produisant, comme pour un tableau par exemple, un aspect unique et complet, un ensemble. [...]
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