Ce cours entend inviter les étudiants à quitter le point de vue des langues nationales, qui domine jusqu'à présent l'histoire des littératures, pour aborder leur histoire et leur réalité d'un point de vue plus général, lié à l'essence et à la fonction du langage et à la mise en oeuvre de cette essence et de cette fonction dans et par les langues naturelles. Cela implique, bien plus qu'une histoire comparative ou coordonnée des littératures nationales entre elles, une autre définition de la littérature.
Il ne s'agit pas, comme on le pense encore généralement, et comme le dit l'intitulé obsolète du cours, d'examiner comment les affaires étrangères des différentes littératures viennent en réunion, ou comment les affaires intérieures ingèrent et digèrent les affaires extérieures, mais de penser, de voir et de décrire comment les littératures contribuent, par leur spécificité et par l'universalité que cette spécificité diffuse, à constituer un patrimoine commun, un trésor de textes, une banque de réserve qui garantit la convertibilité de la monnaie langagière du sens dans une aire culturelle, ou dans une ère de civilisation cohérente.
Ce cours étant dispensé en deuxième cycle, il s'agira d'obtenir des étudiants qu'ils soient capables de revisiter de manière critique et de mettre en perspective les préceptes de philosophie et de théorie de la littérature qu'ils ont acquis au premier cycle, d'allonger leur vue et, ainsi, de mieux saisir les degrés de pertinence de leurs analyses et de leurs synthèses. Il s'agit, en effet, en deuxième cycle, d'approfondir ses connaissances et d'affiner ses compétences. L'université entend, en effet, former des intellectuels de profession, des gens qui ont pour propos de tout examiner, qui ont les moyens appropriés pour y parvenir et qui ne se règlent sur une autorité qu'au moment où leur capacité critique demeure impuissante à la contester valablement. C'est ainsi que la citation, loin d'asseoir les truismes ou les timidités, ne doit suppléer la bonne tenue d'une pensée autonome que pour la conforter et lui permettre de baliser de repères sûrs les seuils inexplorés (...)
[...] On a toujours estimé que les idées ne coûtent pas cher. Les thématiques sont les lieux communs d'Aristote. Dans une œuvre d'art, ce ne sont pas les thèmes ni les sujets : c'est la composition. Baudelaire découvre dans ce livre très exactement ce qu'il voulait dire. Il se voit dans le miroir de Poe exactement comme il aurait aimé s'analyser dans un miroir à trois dimensions. Ce phénomène va traduire une conscience du génie et va donc induire une philosophie du génie qui va devenir pour Baudelaire le fer de lance de sa propre vision de l'art. [...]
[...] De plus en plus, les traductions actuelles reproduisent en français les maladresses du texte russe. Il s'agit de respecter cela, mais aussi de la justifier ! Il faut élaborer une argumentation qui justifie les choix de cette traduction Les études de thématologie 1 Les fondements de la thématologie Les études de thématologie sont l'histoire des thèmes, des motifs qui constituent la substance de la littérature. Un thème, c'est la base, le fondement d'un édifice. Mais un thème, ce n'est pas seulement un point d'appui, c'est le point d'appui de l'esprit lui-même quand il cherche à se reposer sur des points fixes, sur des lieux assurés. [...]
[...] Tout personnage est susceptible d'une héroïsation, mais certains le sont et d'autres ne le sont pas. Ce qui fait la différence, c'est la capacité pour le personnage d'être un type qui entre dans la logique même du sublime et de l'énergie sublimante. On a beaucoup parlé de la mise en abyme de l'œuvre d'art dans sa constitution même, surtout pour l'œuvre de M. Proust qui est la mise en œuvre de son œuvre même. Les thèmes issus des œuvres de fiction réalisent précisément cette mise en abyme de la puissance sublimante des représentations sublimes de l'art. [...]
[...] Leur héroïsation est d'une nature sublimante. Elle est non seulement sublime, mais c'est un sublime sublimant Les héros issus de l'histoire et de l'histoire de l'art Il y a aussi des thèmes issus de l'histoire et de l'histoire de l'art. Il y a les grands conquérants qui ont assuré la puissance inhérente à la personne. Les grands conquérants manifestent concrètement, à plein dans le concret de l'existence, cette puissance étonnante de la personne qui déplace les montagnes, qui est maître de la vie et de la mort, qui peut susciter et obtenir. [...]
[...] Il va ramener le cogito rationnel à la certitude. La Raison est donc, fondamentalement, au cœur de toute démarche scientifique. Mais dès lors que l'on va établir par la raison la coïncidence entre l'intelligence humaine et l'intelligibilité de l'être, on va établir une différence entre le vrai certain et le probablement vrai, ce qui est indémontrable par la raison, qui reste donc dans l'ordre de ce qu'on appellera dès lors le vraisemblable. C'est vraisemblable parce qu'aux yeux de tous, ça semble ce qu'il y a de plus vrai. [...]
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