La Fontaine va prendre position en 1674 pour les anciens dans l'Épître à Huet où il revendique une imitation libérale : « Mon imitation n'est point un esclavage ». Il revendique une voie personnelle. Dans la préface des "Contes" de 1666, il explique que le renouvellement des formes littéraires passe par la nécessité de s'adapter au goût des lecteurs contemporains : « Venons à la liberté que l'auteur se donne de tailler dans le bien d'autrui… »
L'auteur c'est celui qui va faire des sélections dans le corpus de ses prédécesseurs et va appeler une transposition du texte ancien dans un autre texte plus moderne. Idée de dynamique. Il se présente comme un passeur. Il n'est qu'un maillon de cette chaîne d'auteur qui propose une refonte du genre. Il appelle ses successeurs à prolonger son travail. On veut de la nouveauté et de la gaîté.
La Fontaine puise chez un certain nombre de ses prédécesseurs, mais il va puiser à droite et à gauche et ses apologues relèvent de la couture (« Le Chêne et le Roseau » croise Ésope et Virgile). Donc plusieurs sources pour une fable. La Fontaine conçoit la fable comme un genre ouvert : c'est un genre en constante évolution qui doit repenser sa fonction critique en permanence en fonction de ses origines et par rapport au goût du public.
La Bruyère va aussi prendre position contre les modernes : en 1693 lors de son élection à l'académie où il va faire valoir son imitation des anciens.
La querelle s'achève en 1694 par une réconciliation de Boileau et de Perrault. La querelle traduit un essoufflement des principes de la période classique : apparais de plus en plus en décalage par rapport aux avancées techniques et psychologiques.
Louis Van Delft dans son ouvrage "Littérature et anthropologie" signale que le caractère est au cœur de la description de la nature humaine dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il la caractérise comme une forme fixe placée sous le signe de la clôture. Le caractère cherche à mettre en forme la nature humaine, à essayer d'enfermer l'être dans un discours, d'en faire le tour. Il se donne donc comme un modèle interprétatif qui va découper la nature humaine en vertus, en vices. On va partir du principe que l'on peut ranger l'homme dans des types généraux.
La Bruyère dit qu'il ne s'agit pas de se critiquer gratuitement. Il privilégie au contraire ce qui révèle de la plaisanterie fine, compatible avec le sérieux, mais qui fuit le dogmatisme. L'ironie est une figure qui consiste à dire le contraire de ce que l'on veut dire en vérité. Mais c'est aussi une figure de pensée qui sert à dissimuler son point de vue et à faire du coup appel à l'interprétation du lecteur. L'ironie fonctionne sur une relation triangulaire entre l'ironiste, la cible et le lecteur.
[...] L'homme de LF est beaucoup plus proche de l'homme moderne. Complexité insaisissable de l'homme. Il propose au lecteur un semblant d'initiation Fables = vagabondages = en cela il est proche des Essais de Montaigne Réseaux thématiques en tant que repères Les fables doubles révèlent deux manières de lire deux situations similaires Ex. : lion et le & colombe et la fourmi” On glisse d'une morale sociale à une entraide fondée sur la gratitude Certaines fables ne sont pas désignées comme fable double, mais elles traitent d'un même thème. Ex. [...]
[...] Il se donne donc comme un modèle interprétatif qui va découper la nature humaine en vertus, en vices. On va partir du principe que l'on peut ranger l'homme dans des types généraux. Barthes a retenu cette vision de l'homme : Essais critiques Bruyère découpe sa société en grande région”. - catégorie anthropologique : l'Homme - catégorie politique : le souverain - catégorie sociologique - catégorie psychologique - catégorie ethnologique LB : cartographie morale. On peut parler de taxinomie Le caractère forme une unité autonome Lisa est dans la catégorie des femmes et des coquettes. [...]
[...] Il dit qu'il est fatigué de faire la même chose et il décide alors d'écrire Les amours de Psyché et Cupidon. Donc il change beaucoup de chemins et on peut penser que le lecteur est invité à faire la même chose. Ésope dans un premier temps invite les voyageurs à prendre du recul pour reprendre leurs forces. Il voile la parole en cryptant ses récits. La découverte du monde passe par un langage indirect. LF précise lui-même qu'il va proposer une sorte de cartographie du monde. [...]
[...] Les caractères sont composés dans une période de changement intellectuel et La Bruyère va s'inscrire en contre point de ces changements ; il est tout entier du côté des anciens et se fait comme l'un des derniers défenseurs du christianisme. C'est l'un des derniers grands classiques ne serait-ce que par son idéologie. b. La référence à Théophraste On imite les anciens pour essayer de faire aussi bien voire mieux (=innutrition). Théophraste c'est un rhéteur du 4e siècle av. J.-C . Il a écrit un recueil de 28 remarques. LB découvre Théo dans un texte bilingue. [...]
[...] Chamfort oppose le “pinceau énergique et ferme de Molière” au “pinceau plus doux et plus de LF. L'écriture de LF : du côté d'une impression qui fait style, une écriture de l'esquisse qui cherche à faire naître la représentation mentale des travers humains. Il faut toujours laisser quelque chose à penser au lecteur. Il n'a pris que la “fleur de la riche matière qui s'offrait à lui”. Indétermination des personnages. Est-ce que cela nuit à la représentation morale ? non, car la représentation d'un décor va attirer l'attention sur une caractéristique particulière. [...]
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