La littérature de l’innommable dans les romans du 20e siècle

Résumé du document

Dans la littérature de l'innommable, il y a une réflexion sur la question de l'écriture, que l'on peut également nommer l' « écriture du silence » dans lequel le protagoniste est devenu un innommable, le personnage principal n'est plus un véritable héros, et le silence va prendre le relais. La littérature de l'innommable est née notamment après la Seconde Guerre Mondiale et cela marque une grande rupture entre les naturalistes et les écrivains des géants comme Kafka et Beckett.

Pour aborder ce thème, quelques ouvrages seront examinés parmi lesquels sont les romans de Melville : « Moby Dick » et « Pierre ou Les Ambiguïtés », le roman de Kafka « Amerika ou Le Disparu », et ultérieurement celui de Beckett « Innommable ». À la fin, les romans de la Shoah seront commentés brièvement étant considérés l'écriture du silence.

Extraits

[...] L'expérience dans le camp de concentration est intransmissible car elle a rompu le lien qu'elle entretient avec la vérité. Ainsi, les écrivains qui ont vécu dans cette période intègre leur témoignage dans leurs œuvres littéraires, il l'utilise comme le moyen mais non de se libérer car plus ils l'écrivent le mémoire leur revient. Ils mettent l'effort de se battre contre le silence dont le camp devient l'objet de fantasme littéraire. Mais tout de même ils doivent la raconter pour que les gens s'en souviennent. [...]

[...] Cependant, la quête de l'identité est plus remarquable dans Pierre et les Ambiguïtés Melville y laissait faire le destin s'évoquer par l'errance de Pierre. Même s'il ne s'agit pas d'un récit de voyage, mais on peut y distinguer des métaphores de maritime très abondante. . Mais Isabel avait aussi la vague impression d'avoir traversé la mer ; de l'avoir traversée, se dit Pierre avec force, obéissant à l'idée spontanée que, la première fois, elle l'avait sans doute traversée inconsciemment et clandestinement Livre VII, chapitre VII, édition la Pléiade, p.791 L'univers ou prologue idyllique s'y caractérise par la description du matin, de la nature pastorale, de la campagne, qui repose à la question du mystère et du mythe de l'âge d'or par rapport à l'histoire des États-Unis, un pays plein de promesse et à la fois de douleur. [...]

[...] Le pessimisme qui fait sombrer l'homme dans la vision terrifiante : l'homme est créé pour se reproduire et la nature va faire de l'homme un personnage rejeté quand il vieillit. Il finit par être désespéré. L'homme âgé devient un homosexuel. C'est pour cela qu'il n'y ait pas de femme dans toutes les œuvres de Beckett. Murphy commence visiblement par un vieillard qui s'y ressemble Les traces de l'innommable dans l'écriture de Kafka peuvent s'identifier à la fin de son ouvrage Amerika ou Le Disparu qui se termine par le silence. Joséphine est devenue une cantatrice silencieuse. [...]

[...] Il y a toujours l'espèce de peur et de la folie, et le décalage du langage. Il reprend tous les personnages dans ses romans de trilogie qui le précédent : Molloy, Malone, qui deviennent inexistants. Comment sait ? Comment dire ? sont répétés plusieurs fois. A la première lecture de l'Innommable on y trouve l'évocation de la voix qui peut être Dieu ; mais cette voix peut être interprétée aussi comme tous les êtres humains dans leur ensemble. Beckett invente le renouvellement de la langue avec l'idée d'une écriture musicale comme une sorte de lucidité et de bonheur. [...]

[...] Pour conclure, dans Pierre ou les Ambiguïtés Melville indique sa crainte que l'Amérique s'éloigne de ses valeurs fondamentales : la liberté, la justice et le respect de toute la diversité. L'Innommable Chez Beckett et Kafka Chez L'Innommable on peut y susciter un biographique de Beckett. Il l'a écrit pendant la période de guerre et après guerre où il a été le témoin du monde occidental presque ruiné et à la fois de l'effondrement au fond pessimiste. Les personnages ont honte de leur parole. Il y a une rupture, l'incompréhension du monde de l'après guerre, que même les lecteurs n'y ont pas l'accès à la capturer. [...]