Evolutions socio-historiques et modification du statut du poète dans la société du XIXème siècle

Résumé du document

C'est la formulation de Théophile Gauthier dans la préface de Mademoiselle de Maupin. L'art ne doit plus être utile, il doit se désintéresser de la morale et de la politique, il doit devenir lui-même sa propre fin, le poète doit se consacrer à la beauté.

Le travail de la forme poétique prend une dimension primordiale. Le poème doit briller comme un bijou. Baudelaire admire le travail formel de Théophile Gauthier, il lui dédicace Les fleurs du Mal (...)

Extraits

[...] Configuration du champ littéraire sous le Second Empire Quelle place la société du Second Empire accorde-t-elle à l'art ? Des écrivains soumis au pouvoir politique : Dans le Second Empire, il y a une prospérité économique et une modernisation de la France sous l'effet de la révolution industrielle (développement du crédit, construction des chemins de fer, travaux dans les villes). Cela entraîne l'émergence d'industriels et de négociants aux fortunes colossales mais souvent sans culture, hostiles à l'intellectuel. Napoléon III gratifie les écrivains et les artistes mondains conformistes qui se réunissent dans les salons. [...]

[...] II- Evolution du statut du poète dans la société du XIXème siècle Autour de 1840 : la naissance de la Bohème Il y a l'existence de poètes rentiers et fortunés de la première génération romantique. Par exemple, Alfred de Vigny est né en 1797 dans une famille noble. Il fait une carrière militaire sous la Restauration. Il a de nombreux succès littéraires et il est élu à l'Académie Française en 1845 et sou le Second Empire il devient le directeur de l'Académie Française. [...]

[...] La figue du poète maudit prend le pas sur celle du poète prophète. II- Nouveaux credo esthétiques : de l'art pour l'art à la poésie du monde moderne L'art pour l'art C'est la formulation de Théophile Gauthier dans la préface de Mademoiselle de Maupin. L'art ne doit plus être utile, il doit se désintéresser de la morale et de la politique, il doit devenir lui-même sa propre fin, le poète doit se consacrer à la beauté. Le travail de la forme poétique prend une dimension primordiale. [...]

[...] Il y a une première rupture entre les écrivains et la société. On distingue trois attitudes différentes : Celle des grands romantiques (Hugo, Lamartine, Vigny) qui se refusent au pessimisme. Ils ne condamnent pas la situation présente et s'attachent à définir un avenir meilleur pour la société. Celle des jeunes écrivains nés dans les années 1810. Le romantisme et les valeurs bourgeoises sont incompatibles. Il y a une morale médiocre de la bourgeoisie qui s'enrichit et l'art ne peut se compromettre avec elle. [...]

[...] Evolutions socio-historiques et modification du statut du poète dans la société du XIXème siècle Les écrivains face à l'histoire Le romantisme est constitué d'hommes nés vers 1800 (Victor Hugo, Lamartine, Vigny). Ils se font connaître vers 1820 (Les Méditations de Lamartine). Ils tiennent le devant de la scène jusqu'à environ 1850. La génération de Baudelaire naît vers 1820 et entre en littérature vers la fin de la Monarchie de Juillet (vers 1840). Il y a un profil différent parce que les écrivains se heurtent à la réalité de l'Histoire. [...]