Introduction à la philosophie, Leibniz, philosophie allemande, René Descartes, entendement sur la volonté, Spinoza, causalité matérielle, théorie de la substance, principe de raison suffisante
Leibniz (1646-1716) fait partie des premiers grands philosophes allemands. Leibniz ne peut accepter le dualisme des deux substances chez Descartes. Leibniz s'en prend très vivement au causalisme de Descartes et au retour chez ce dernier d'une certaine théologie héritée des nominalistes. La théorie cartésienne de la création des vérités éternelles va en effet à l'encontre de toute priorité de l'entendement sur la volonté. Pour Leibniz, les vérités éternelles et les règles du bien ne sont pas des "effets de la volonté de Dieu", mais des "suites" de son entendement.
[...] Il y a un rapport très étroit entre Leibniz et l'art baroque. Ce que nous appelons "mal" et que nous ne pouvons pas justifier à l'aide de notre intelligence finie est entièrement justifié et nécessaire en fonction du monde qui a été choisi, parce qu'il est le meilleur des mondes possibles. Le Principe du meilleur n'admet pas le mal absolu, c'est-à-dire un mal qui ne serait pas rapportable au plus grand Bien, grâce auquel tout mal est en quelque sorte racheté. [...]
[...] On peut en effet développer comme nous venons de le faire une métaphysique où nous élevons comme sujet pensant au point de vue d'une totalité. Or, de ce point de vue, il y a pré-destination. Mais cela ne signifie pas que notre point de vue de sujet libre soit un point de vue faux. Pourquoi d'ailleurs l'aurions-nous s'il est vrai que notre monde n'est pas contradictoire et qu'il est le meilleur possible ? En réalité, nous ne sommes pas habitués à penser en même temps selon plusieurs points de vue. [...]
[...] Voltaire, dans son roman philosophique, Candide ou l'optimisme (1759), vulgarise Leibniz en le ridiculisant. Comment peut-on avoir l'indécence de dire devant les massacres et cataclysmes que nous sommes dans le meilleur des mondes possibles ? En réalité, Leibniz ne nie pas l'existence du mal dans le monde. Il part, tout au contraire, de ce scandale permanent, et il tente de le comprendre, c'est-à-dire de lui trouver un sens qui rende le mal plus acceptable et donc plus supportable pour les hommes. [...]
[...] De même, ce n'est pas la souffrance qui souffre en Paul, c'est Paul qui souffre. Le problème de cette définition consiste pour Leibniz dans le fait que l'on ne nous dit pas quelle est la nature de l'attribution par laquelle la souffrance appartient à Paul qui souffre. La définition classique de la substance ne dit rien sur le rapport entre cette fameuse substance et ses prédicats. Lorsqu'on dit : "La substance est le sujet qui reçoit certains prédicats sans être à son tour un prédicat" (c'est la distinction aristotélicienne entre substance et accident, être par soi et être en un autre), on laisse dans l'ombre la nature réelle de l'attribution. [...]
[...] Nous retenons ici l'exigence chez Spinoza de ne pas en rester à un découpage de la Réalité, mais de développer un point de vue totalisant. Ce point de vue totalisant consiste dans une philosophie de la nécessité. Leibniz remarque que les thèses de Descartes comme celle de Spinoza reviennent finalement au même puisque, ni chez Descartes ni chez Spinoza, il n'y a de finalité. Il n'y a pas de finalité chez Descartes puisque c'est la volonté de Dieu qui est première par rapport à l'entendement. Il n'y a pas de finalité chez Spinoza puisque tout se produit par pure nécessité. [...]
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