L'histoire de la Cananéenne, proposée à l'étude, est une "périscope", c'est à dire un passage des Livres Saints formant un tout cohérent, sélectionné notamment pour l'usage liturgique. L'histoire de la Cananéenne est assez étonnante car on y voit une femme, qui plus est une étrangère, river son clou au Christ lui-même dans un débat qui n'a rien de futile : l'Evangile est-il destiné aux seuls Juifs ? On pourrait intituler l'épisode : "Le Maître maîtrisé" ou "Le silence de l'agneau."
Suivent l'étude, l'interprétation, et la traduction du texte proposé.
[...] L'histoire de la Cananéenne (cours de latin pour licence de lettres modernes) Introduction L'histoire de la Cananéenne, proposée à l'étude, est une "péricope", c'est- à-dire un passage des Livres Saints formant un tout cohérent, sélectionné notamment pour l'usage liturgique. L'histoire de la Cananéenne est assez étonnante car on y voit une femme, qui plus est une étrangère, river son clou au Christ lui-même dans un débat qui n'a rien de futile : l'Evangile ets-il destiné aux seuls Juifs ? On pourrait intituler l'épisode : "Le Maître maîtrisé" ou "Le silence de l'Agneau." Technique du récit : Etudiez le schéma narratif du texte On retrouve ici dans le schéma narratif le modèle quinaire défini par Todorov et Adam, suite aux travaux de Propp en 1928. [...]
[...] Pouvez-vous dire pourquoi le traducteur a préféré ne pas utiliser le français "foi" pourtant présent dans la plupart des versions françaises ? "Pistis" en grec, "fides" en latin correspondent au français "confiance, fidélité" et semblent mieux appropriés que terme beaucoup trop religieux et orienté. Car certains mots des Evangiles ont acquis avec le temps un sens théologique qui écrase quelque peu le sens primitif. Cette Cananéenne ne partage pas la foi en Israël ; elle a tout simplement confiance en l'homme Jésus. [...]
[...] Ainsi sont soulignés la patience et la réflexion de Jésus, son amour pour la justice et son amour tout court. Que signifie la réponse de Jésus au verset 24 : "Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël" ? Dans cette réponse, Jésus nous dit que cette Cananéenne ne partage pas la religion juive ; elle est originaire de Phénicie ou de "Syrophénicie" - selon Marc Jésus semble ici faire une différence entre juifs - auxquels il a été envoyé - et non-juifs, ce qui peut paraître contradictoire us égard à cette religion d'amour universel qu'il a si bien prôné dans Les Béatitudes. [...]
[...] Le choix est donc relativement assez libre pour les traducteurs. Les versions k et e proposent un plus-que- parfait qui ne semble pas véritablement correspondre à la définition linguistique : il ne s'agit pas d'une action en train de commencer ou de finir et pas davantage d'un énoncé général ; au contraire, il correspond à quelque chose de bien particulier qui est un acte achevé. La version v choisit un participe présent antérieur avec "étant parti" et semble davantage correspondre au texte grec. [...]
[...] La version e du manuscrit Palatinus propose la variante suivante : remplacement de la diphtongue par un simple : Cananea. Simplification un peu abusive ? Ou bien plutôt évolution de la prononciation. La version v (Vulgate) propose, quant à elle, "Chananaea", rejoignant la version dite de Bobiensis, sauf pour l'attaque du mot : la lettre grecque est conservée, mais un précède le initial ; Les lettres n'existant pas en latin, deux solutions s'offraient aux traducteurs : ou qui se prononcent comme aspiré. [...]
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