Les historiens latins tiennent une grande place dans la survie des lettres latines. Ils n'ont à peu près jamais cessés d'être lus. Ils racontent l'histoire romaine, nous informent, mais ils sont aussi le miroir de Rome, proposent un monument à la gloire de Rome.
Dans l'ensemble de la littérature latine, l'histoire apparaît comme un genre majeur. L'influence grecque a joué un rôle déterminant dans l'éclosion de ce genre littéraire romain. La République romaine entreprend de célébrer son passé au moment même où elle s'effondre : ces monuments littéraires sont des actes de nostalgie.
L'historien antique n'est pas un chercheur scientifique, c'est d'abord un écrivain. Le terme d'historia, désignant le genre littéraire, est importé de Grèce, et signifie à l'origine "l'enquête". La matière historique, ce sont les res gestae (...)
[...] se nourrit de la politique, la pol. se nourrit de l'hist. L'historiographie romaine s'adresse à l'homme d'Etat, à l'homme d'action : elle dispense un savoir utile. L'historien antique ne pratique pas l'histoire comme science, mais l'historiographie comme art, l'art de dégager, par l'écriture, les messages que renferment les brumes du passé. Il s'intéresse davantage aux acteurs de l'histoire qu'aux faits historiques, et ne peut concevoir une hist. sans événements, sans péripéties, sans héros. Une "comédie humaine" à l'échelle d'une nation, voilà son oeuvre. [...]
[...] Annales Tacite remonte le temps. Après avoir décrit les années terribles qui ont suivi la mort de Néron, il prend un nouveau départ pour descendre le cours du passé et analyser le mouvement historique qui mène du Principat à l'Empire flavien. Les Annales commencent à la mort d'Auguste premiers livres : chronique du règne de Tibère - livres 6 à 12 : règnes de Caligula et Claude - jusqu'au livre 18 (sans doute) : règne de Néron. Approche des événements sensiblement différente : Tacite se tourne essentiellement vers la politique intérieure. [...]
[...] Tite-Live est donc surtout tributaire des historiens qui l'ont précédé. Les historiens romains de l'époque républicaine sont surtout des annalistes, ils racontent l'histoire année par année (chronique). Leurs œuvres sont presque entièrement perdues, ce qui rend le problème des sources très difficile ! D'ordinaire, pour chaque partie de son histoire, T.L. en suit un ou deux de très près, mêlant parfois à leurs données des souvenirs ou des notes d'autre provenance. C'est seulement à force de les manier qu'il en vient à les critiquer ; encore faut-il que les mensonges et les exagérations des annalistes soient éclatantes pour qu'il les rejette. [...]
[...] Chronique qui commence en 69. Galba a succédé à Néron, et la révolte des légions de Germanie, animée par Vitellius et ses lieutenants, ébranle l'autorité péniblement établie du nouveau prince. La puissance militaire, sur les frontières et à Rome même, revendique, par violence ou par complot, le droit de fabriquer un empereur. On voit surgir dans l'ombre du palais Othon l'ambitieux, jaloux de Galba, furieux d'avoir été évincé. Il se lance à l'assaut d'un pouvoir sans légitimité ni certitudes. Nouvelle guerre civile, qui fait de Rome même, pour des Romains, un objet de conquête. [...]
[...] Les sources Comme celles de la plupart des historiens antiques, œuvre de seconde main. Consultation d'une documentation originale exclue. - La prise de Rome par les Gaulois et l'incendie qui s'ensuivit ont fait périr tous les documents antérieurs à 390 av. JC. - Archives privées des grandes gentes difficiles d'accès (jalousement gardées) et suspectes de partialité (chanter les res gestae des ancêtres en leur donnant le beau rôle, pour mieux justifier les prétentions de leurs descendants à l'exercice des plus hautes fonctions). [...]
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