Poésie, Eugène Guillevic, hommage aux morts, Exécutoire, Les Charniers, courant matérialiste, XXème siècle, phrases simples juxtaposées, métaphores, vies humaines
Eugène Guillevic est un poète du XXème siècle qui appartient au courant du matérialisme. Ce dernier fait entrer l'objet dans la poésie. Par ailleurs, Eugène Guillevic est un poète engagé. Le poème "Les Charniers" que nous allons étudier est tiré du recueil "Exécutoire" (1947), un mot qu valse avec les mots "exécution" et "exutoire" (échappatoire). Dans le recueil, Guillevic s'indigne face à la barbarie de son temps. "Les Charniers" constituent le dernier poème du recueil. Le poète l'a écrit après avoir vu des photos d'un charnier dans un journal. Il s'agit donc d'un titre bref, précis, mais explicite.
[...] Conclusion Réponse à la problématique : Guillevic a choisi de rendre hommage aux morts en honorant leur mémoire pour ne pas qu'ils sombrent dans l'oubli tout en évitant le pathétique et le lyrisme. Ouverture : Ce poème me fait penser à des tableaux parce que la description est très précise et réaliste. Cela me rappelle les œuvres de Zoran Music qui a peint ses souvenirs de Dachau. [...]
[...] LA DEPLORATION ELEGIAQUE « LES CHARNIERS », E.GUILLEVIC Introduction Eugène Guillevic : ← Poète du XXème siècle ← Appartient au courant du matérialisme qui fait entrer l'objet dans la poésie ← Poète engagé Recueil et poème : ← Tiré du recueil Exécutoire (1947) : mot valise avec exécution et exutoire (échappatoire) ← Dans le recueil, Guillevic s'indigne face à la barbarie de son temps. ← « Les Charniers », dernier poème du recueil. Le poète l'a écrit après avoir vu des photos d'un charnier dans un journal. ← Un titre bref, précis, explicite. [...]
[...] Guillevic rend-il hommage aux morts dans ce poème ? Le poème tente de décrire l'horreur indicible d'un charnier Le poète fait une description frappante mais simple Le lecteur est marqué dès le début du poème par le contraste entre la nature et la mort ← « entre les fleurs » « au bout du pré » (v.2) et « charnier » (v.2) ← au v.2 présence de deux mots « pré » et « charnier » qui riment mais qui ne vont pas ensemble, n'ont pas du tout la même connotation ← tiret v.8 insiste sur cette opposition « eux aussi préféraient les fleurs » Le poète utilise une syntaxe simple pour décrire le charnier ← vers cours (maximum 11 syllabes mais plutôt entre 4 et ← aucune phrase complexe, que des phrases simples juxtaposées ← ponctuation très présente (point, virgule, tiret) oblige le lecteur à faire de nombreuses pauses, à s'arrêter pour réfléchir plutôt que d'en finir très vite. [...]
[...] ← à la fin du poème, le poète utilise un double rejet pour faire ressortir la négation symbole du repos impossible à trouver ← la dernière strophe est construite sur un parallélisme qui crée une gradation afin de montrer que le repos n'est pas pour ces corps qui ont connu une mort horrible : « ici » devient « ici ou là », « pas » devient « jamais » et « repose » devient le verbe au futur « reposera » Le poète attire le regard sur l'horreur de la guerre. Mais malgré l'envie des vivants de rendre hommage aux morts, rien ne pourra jamais leur apporter la paix. [...]
[...] II/ Le poème tente de rendre hommage aux morts mais la blessure est trop grande Le poète veut obliger les lecteurs à ne pas oublier Les rimes des deux premiers vers invitent le lecteur à continuer sa lecture ← les rimes servent à attirer le lecteur, pour que celui-ci soit accroché ← les rimes rendent le début du poème mélodieux Le lecteur est pris à parti, interpellé par le poète ← utilisation de verbes à l'impératif pour obliger le lecteur à regarder, à ne pas détourner le regard (v.1) ← utilisation de phrases interrogatives qui donnent l'impression d'entendre le poète parler (v.34-40) Le monde des vivants et celui des morts sont séparés Les pronoms qui représentent les deux mondes s'opposent ← les morts sont désignés par ils ou eux ← les vivants sont désignés par nous ou on Le fossé entre les deux mondes est infranchissable ← « lequel de nous voudrait se coucher parmi eux » (v.30-31) : les deux pronoms se trouvent dans la même phrase mais montre qu'aucun des vivants ne voudrait se mêler aux morts. L'hommage est impossible à rendre, le repos impossible à trouver Le seul hommage sincère à rendre à ces morts serait de « se coucher parmi eux » ← La question rhétorique appuie sur notre incapacité à le faire parce que c'est au-dessus de nos forces, parce que cela nous répugne trop. [...]
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