Codification du français, bon usage, prestige du français, centralisation politique, Richelieu, Vaugelas, politique linguistique, Querelle du Cid, Louis XIV, Marcel Cohen, Seguin, Descartes, latin, norme linguistique, appartenance sociale
Le prestige du français s'est formé et accru dans les deux cents ans qui ont vu se succéder la centralisation politique de Richelieu, la suprématie du modèle culturel qui devait faire de Louis XIV l'égal de Périclès, puis la grande entreprise de diffusion des Lumières autour de L'Encyclopédie et l'annexion jacobine de cet héritage au profit d'une croisade pour la liberté.
[...] Le langage était devenu un signe distinctif essentiel de l'appartenance sociale, et le maître mot du mouvement en faveur de la codification était la distinction. (Brunot, Histoire de la langue française III, P. Bourdieu Éditions de Minuit et Ce Que parler veut dire Fayard). Il faut, à cet égard, distinguer l'apport de Malherbe : les propositions de Malherbe contre le style de la Pléiade (contre les dialectalismes, les archaïsmes) et le recours à une syntaxe plus rigoureuse visaient à définir une langue littéraire, plus qu'un usage standard. [...]
[...] Il est vrai, cependant, que sa démarche est prescriptive et s'appuie sur un repère d'ordre social, en effet il range les formes linguistiques selon une hiérarchie correspondant à l'image qu'il se fait de la stratification sociale du monde qui l'entoure, et il est vrai qu'il se montre moins catégorique dans sa condamnation des formes linguistiques qu'il attribue au Palais ou à la Ville que celles qu'il prête à la masse de la population parisienne, le Peuple. Si on se reporte au texte de la définition, malgré des considérations sur la variation, nous pouvons retenir, comme le fait A. Lodge, une conception élitiste de la notion de norme linguistique, qui s'appuie sur la définition de l'honnête homme au XVII[e] siècle, plutôt que sur une argumentation grammaticale ou logique : Pour A. Lodge, il s'agit d'une langue de parade, et il n'hésite pas à traiter Vaugelas de "snob linguistique". [...]
[...] La codification du français : la définition du « bon usage » I. L'institution de la langue française Prestige et autorité Le prestige du français s'est formé et accru dans les deux cents ans qui ont vu se succéder la centralisation politique de Richelieu, la suprématie du modèle culturel qui devait faire de Louis XIV l'égal de Périclès, puis la grande entreprise de diffusion des Lumières autour de L'Encyclopédie et l'annexion jacobine de cet héritage au profit d'une croisade pour la liberté. [...]
[...] La France était enfin dotée d'une langue classique ; Marcel Cohen 1973 (Histoire d'une langue : le français) parlait d'une langue " immobilisée Mais, comme l'a noté J.-P. Seguin l'expression la plus nette de ce conservatisme linguistique revient au Père Bouhours qui a écrit les Entretiens d'Ariste et Eugène bréviaire du " puriste On retiendra également la victoire institutionnelle du français sur le latin en déclin par une liste de publications scientifiques en français qui débute avec le Discours de la Méthode de Descartes (1637) ainsi que l'événement symbolique - et mythique selon J.-P. [...]
[...] Cet avis doit être tempéré, dans la mesure où, comme le montre J.-P. Seguin, " Vaugelas a été le linguiste que nous aurions intérêt à consulter pour scruter l'état passé de notre langue et ses conséquences sur le présent " (239). On trouve chez lui de claires mises au point, comme la répartition de chaise et de chaire considérée comme définitive, mais non pratiquée par tous, puisqu'il faut en faire la remarque. [...]
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