Les théoriciens du classicisme, s'appuyant sur Aristote, recommandent aux tragédiens le choix de grands sujets historiques, rendant le message moral crédible. La tragédie classique de la première moitié du XVIIe siècle fait ainsi majoritairement référence à l'histoire romaine. Deux raisons à cela : les auteurs ne peuvent ni mettre en scène la famille royale régnante, ni prendre des libertés avec des événements historiques récents.
Rome est aussi un bon modèle de réflexion politique car elle a connu différentes formes de régimes, de la République à l'Empire. Dans les années 1630-1640, Corneille fait de ses pièces romaines un miroir où se reflète et se réfléchit la monarchie de droit divin incarnée par Louis XIII et son ministre Richelieu.
[...] Un des principaux artisans de la doctrine en France est Jean Chapelain, conseiller littéraire de Richelieu et membre très actif de l'Académie. En 1630, il écrit la Lettre sur la règle des vingt-quatre heures prônant l'imitation parfaite du réel au théâtre. Après lui paraissent de nombreux textes théoriques dont le plus suivi est la Pratique du théâtre de l'abbé d'Aubignac [1657], sans compter les préfaces ou examens d'auteurs comme Corneille qui fait précéder la réédition de ses oeuvres de trois Discours sur l'art dramatique [1660]. Enfin, en 1674, Boileau résume les principes établis dans son Art poétique. [...]
[...] Danseur accompli, Louis XIV danse dans des ballets composés par Lully, musicien et maitre de ballet d'origine italienne. À la recherche d'un spectacle total à sa gloire, le Roi fait collaborer Molière et Lully à la création d'un nouveau genre, la comédie-ballet, ou comédie mêlée, associant théâtre et intermèdes chantés et dansés (Le Sicilien, L'Amour médecin, Le Bourgeois gentilhomme, Le Malade imaginaire). Ex. : Le Malade imaginaire est célèbre pour la sarabande finale, faisant danser tous les médecins de manière bouffonne et farcesque. [...]
[...] Le prologue qui suit est en effet un ballet de bergers et bergères chantant la gloire de Louis XIV. IV. Le contexte de la doctrine classique Le XVII siècle, poursuivant le travail amorcé par les poètes de la Pléiade au siècle précédent, veut défendre et développer le français, toujours concurrencé par langue savante par excellence qu'est te latin. En 1634. la création de I'Académie française par Richelieu encourage les efforts de nombreux grammairiens et gens de lettres, comme Vaugelas, Ménage ou Guèze de Balzac qui s'attachent à définir le modèle d'une langue claire, nette et élégante. [...]
[...] D'emblée, il affirme son absolutisme et sa volonté de régner seule. Pour avoir une demeure à son image, il décide d'agrandir et de transformer le château de Versailles (ancien pavillon de chasse de Louis XIII) : entre 1661 et 1668, les premiers travaux sont confiés à des artistes qui célèbrent les règles classiques en architecture (Le Vau), en peinture (Le Brun), et dans l'aménagement des jardins (Le Nôtre). Perspective, symétrie, ordre et harmonie sont les caractéristiques de ce palais, où chaque pièce, chaque allée chantent la gloire du Roi- Soleil Ex. [...]
[...] Le classicisme et son rapport au pouvoir - Le contexte de la doctrine classique I. La réflexion sur le pouvoir sous Louis XIII Les théoriciens du classicisme, s'appuyant sur Aristote, recommandent aux tragédiens le choix de grands sujets historiques, rendant le message moral crédible. La tragédie classique de la première moitié du XVIIe siècle fait ainsi majoritairement référence à l'histoire romaine. Deux raisons à cela : les auteurs ne peuvent ni mettre en scène la famille royale régnante, ni prendre des libertés avec des événements historiques récents. [...]
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