[...]
Notons d'abord que c'est par l'intermédiaire de Raphaël, à travers son regard et sa conscience, que nous découvrons les autres personnages et le monde. Raphaël est le protagoniste, le personnage principal. Chacun des personnages présente plusieurs visages, plusieurs aspects, ce qui les rend difficiles à saisir d'un seul coup ; Balzac nous en donne une présentation en mouvement et s'attache à leurs divers aspects.
Par ailleurs on peut dire aussi que les personnages sont allégoriques, dans la mesure où ils représentent une idée abstraite, Pauline représente la pureté, l'innocence, Foedora est la femme sans coeur qui représente la société corrompue, dépourvue de sentiments, préoccupée uniquement de richesses et de pouvoir.
RAPHAËL
Dès le début du roman, il apparaît comme le personnage principal, à part, vu de l'extérieur. C'est le héros romantique, séparé du reste de la société, visant l'idéal et perdu ici-bas. C'est l'homme de tous les excès, incapable de contrôler ses désirs, et par conséquent victime de ceux-ci.
C'est un poète, un intellectuel, qui veut comprendre l'homme et le monde en profondeur.
Le pacte qu'il conclut avec l'antiquaire en fait un être à part, hors de la vie normale.
Il possède un grand pouvoir d'intuition, un esprit qui sait voir et interpréter.
Néanmoins, malgré ses dons d'observation, il est aveuglé par ses opinions ou sentiments et ne sait pas voir les signes qui lui annoncent son destin. Il ne croit pas aux prédictions.
Il se trompe en particulier sur les sentiments des femmes à son égard : il croit savoir de Pauline qu'elle ne l'aime pas, alors qu'elle est passionnément amoureuse de lui ; et c'est l'inverse avec Foedora : il suppose qu'elle l'aime, sans aucune preuve.
C'est enfin un personnage double, déchiré entre ses aspirations spirituelles (être écrivain et homme de pensée) et matérielles ou sensuelles (désir de richesses et de pouvoir, désir de posséder Foedora puis Pauline) Il est aristocrate de naissance mais homme du peuple par son mode de vie.
Il apparaît aussi comme un anti-héros, qui n'arrive pas à émouvoir Emile quand il lui raconte sa vie, et ne parvient pas à exprimer ses sentiments devant Pauline. Il vit dans une société hostile qui l'empêche d'être lui-même, de se réaliser. Seule la peau de chagrin lui permet de réaliser ses désirs, mais en même temps il consume sa vie, rapidement.
Raphaël ne parvient pas à se construire vraiment : il demeure toujours à la recherche de lui-même, étudiant sérieux, joueur acharné, amant comblé, homme de désir, toujours en quête d'autre chose (...)
[...] La peau ne peut être ni coupée ni étirée ; elle projette des rayons lumineux comme une comète ; l'antiquaire est comparé à Méphisto, c'est à dire le Diable qui conclut un pacte satanique avec Raphaël. L'antiquaire surgit brusquement de l'obscurité comme un fantôme, vieillard juif de cent deux ans qui ressemble à un sorcier diabolique ! Le talisman lui-même porte une étoile de David( le cachet de Salomon) et une inscription en arabe. Le banquet chez Taillefer ressemble à une féerie digne d'un conte oriental et se transforme en scène étrange de cauchemar. [...]
[...] Nous pouvons tirer de ceci une leçon morale : la mort fait partie de la condition humaine, mais nous avons la faculté de nous préparer à la mort par le vieillissement. Le vieillissement est une consolation, une façon d'apprivoiser la mort. Le vieillissement fait entrer la mort dans un processus naturel. Raphaël a pris les choses à l'envers. Le talisman lui a permis de vivre sans vieillir physiquement. Dès lors l'absence de vieillissement restitue à la mort son aspect d'étrangère absolue et toute son atrocité. [...]
[...] Au XXI° siècle, la science a beaucoup progressé dans l'explication des mystères de la vie ; elle propose la théorie du bing-bang, et s'efforce de montrer comment s'appliquent les lois physiques et chimiques, à l'origine de l'univers et de la vie. Mais elle ne pourra jamais, et ne prétend pas d'ailleurs apporter la vérité définitive et absolue sur l'origine de l'univers et de la vie . une étude de mœurs Mais La Peau de chagrin est en même temps un roman réaliste, où Balzac nous présente une peinture critique de la société et de l'individu. [...]
[...] Indifférente à l'amour, elle ne reconnaît comme valeurs que les richesses, les plaisirs mondains, le confort. Femme du monde, femme sans cœur, elle joue continuellement la comédie dans les salons, comme une actrice sur la scène, et ne se soucie que de sa fortune, de son apparence physique, de son prestige. Insensible et froide, elle use de tous les artifices pour attirer les hommes, et suscite tantôt leurs espoirs tantôt leur désespoir. Bref, c'est la femme égoïste par excellence, qui ne voit qu'elle, et se refuse à tous Elle représente la femme interdite. [...]
[...] Le pacte qu'il conclut avec l'antiquaire en fait un être à part, hors de la vie normale. Il possède un grand pouvoir d'intuition, un esprit qui sait voir et interpréter. Néanmoins, malgré ses dons d'observation, il est aveuglé par ses opinions ou sentiments et ne sait pas voir les signes qui lui annoncent son destin. Il ne croit pas aux prédictions. Il se trompe en particulier sur les sentiments des femmes à son égard : il croit savoir de Pauline qu'elle ne l'aime pas, alors qu'elle est passionnément amoureuse de lui ; et c'est l'inverse avec Foedora : il suppose qu'elle l'aime, sans aucune preuve. [...]
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