Le recueil Alcools se compose comme une marqueterie. C'est un ensemble composite, révélateur des différentes facettes de la vie du poète. Les poèmes correspondent à des périodes d'écriture très variées puisqu'il y a environ 10 ans d'intervalle entre le premier et le dernier poème écrit. A l'origine, le recueil devait s'intituler Eau de vie. Ce n'est qu'au dernier moment que le titre sera changé, en même temps que seront ajoutés les deux textes les plus récents « Zone », placé au début du recueil et « Vendémiaire » placé en dernier. Même s'il règne un désordre apparent et si l'on ne note pas d'unité de ton, on remarque que ce recueil est composé de façon cohérente autour du symbole du phoenix.
Il est intéressant de remarquer qu'Apollinaire choisit de commencer son recueil avec le poème « Zone ». C'est un texte fondamentalement novateur : par son thème (la ville, la tour Eiffel, les affiches publicitaires...), par son écriture (vers libres et absence de ponctuation), par sa longueur inusitée, par son propos (qui mêle le récit de 24 heures dans une vie et les souvenirs de toute une vie). En fait « Zone » est une sorte de manifeste à tonalité pessimiste. Il est l'expression d'obsessions non résolues qui ne trouveront de solution que dans le dernier texte du recueil « Vendémiaire » (cf. La résurrection du Phoenix).
Le poème « Zone » a été écrit en 1911. Il est le dernier texte sur le plan chronologique et le premier dans le recueil. Cela montre qu'il joue un rôle clé de « poème manifeste ». Il est une vision du travail de création du poète. En écho « Vendémiaire » à la fin du recueil possède le même thème et la même fonction. C'est un poème sur la modernité. L'apparence est décousue et surprenante. On y note de nombreux éléments autobiographiques. Il raconte l'échec de la transformation du poète dans l'expérience de la création. Le poème se compose de vers libres et d'images surprenantes.
[...] L'écriture renouvelée elle aussi, est fondée sur une association de burlesque, de saugrenu, les images mêlant impressions auditives et visuelles. Apollinaire était lié au mouvement pictural cubiste et comme dans celui-ci, il cherchait à montrer la réalité sous plusieurs aspects en même temps. Il se rapproche aussi dans sa recherche esthétique de l'unanimisme (cf. Jules Romains : rendre compte de la réalité dans tous ses états concomitants). [...]
[...] On note la construction en parallèle des deux vers : Europe v.7 / Européen v.8 pas antique / le plus moderne christianisme / Pape pie X Au v.6 l'image devient saugrenue en comparant la religion à l'aviation. Modernisme extrême ? [Elle permet néanmoins de préparer la comparaison plus loin dans le poème entre le Christ et l'aviateur (v.40-41). A la limite d'être iconoclaste.] Hommage à la ville moderne Par son titre Zone le poème évoque un contexte urbain. En général le terme possède une connotation négative désignant un lieu aux contours mal définis. [...]
[...] Le ton volontairement simpliste est conforme lui aussi à l'annonce d'un art nouveau. Conclusion Le poète fait part dans ce premier poème de ses désillusions. L'art est vieux, la vie errante est difficile à supporter, l'amour est décevant et l'enfance est perdue à tout jamais. C'est pourquoi le poète cherche un renouvellement, une transformation, un alcool qui provoquera une ivresse nouvelle et redonnera l'émerveillement de la vie. C'est à la poésie d'explorer ces nouveautés. Le recueil Alcools apparaît comme l'objet de cette quête. [...]
[...] Poids des souvenirs ou difficulté à être pleinement soi-même, le poète a du mal dans son poème à parler de lui. On remarque que dans certains vers il est question de lui à la deuxième personne du singulier, alors qu'au vers 15 le je réapparaît. Il semble qu'il réapparaisse lorsque le poète n'essaie plus de parler de ses sentiments (trop délicat), mais se contente d'observer le monde (regard neutre). II) Un appel à la modernité Une religion toujours jeune La religion a un statut paradoxal dans ce poème. [...]
[...] Il est intéressant de remarquer qu'Apollinaire choisit de commencer son recueil avec le poème Zone C'est un texte fondamentalement novateur : par son thème (la ville, la tour Eiffel, les affiches publicitaires . par son écriture (vers libres et absence de ponctuation), par sa longueur inusitée, par son propos (qui mêle le récit de 24 heures dans une vie et les souvenirs de toute une vie). En fait, Zone est une sorte de manifeste à tonalité pessimiste. Il est l'expression d'obsessions non résolues qui ne trouveront de solution que dans le dernier texte du recueil Vendémiaire (cf. La résurrection du Phoenix). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture