a- Le paysage
Dans cet extrait, immobile, Buteau contemple le paysage ("il se plantait là", ligne 4) et la première impression qui se dégage est celle de l'immensité ("Ainsi, la Beauce, devant lui, déroula sa verdure", ligne 1). Le personnage admire alors, sans se lasser du panorama ("la nappe immense", ligne 5 ; "à perte de vue", ligne 7 ; "des pièces à l'infini, étalées dans tous les sens", ligne 11 ; "sans bornes", ligne 15).
Éprouvant une satisfaction de propriétaire, Buteau va s'acharner à exploiter au maximum cette terre, qu'il assimile à une source de richesse.
b- Le réalisme des détails
À côté de cette ampleur du paysage, de nombreux détails vont contribuer au réalisme de la description :
- les indications temporelles
Elles vont permettre de focaliser la description grâce à leur précision. C'est d'abord l'écoulement des saisons qui est évoqué ("de novembre à juillet", ligne 1 ; "C'était l'époque", ligne 12 ; "par les beaux temps", ligne 15), avant de centrer l'évocation sur le quotidien ("Le matin", ligne 15 ; "À mesure que montait le soleil", ligne 16 ; "Quand le soir tombait", ligne 21), alors que la progression est suggérée par plusieurs adverbes de temps ("D'abord", ligne 7 ; "Puis", ligne 9 ; "Continuellement", ligne 20).
- un tableau impressionniste
Rappelant le goût prononcé de l'auteur pour la peinture, ses amitiés et ses engagements pour les impressionnistes (Cézanne, ami d'enfance avec lequel il se brouillera suite à la publication de L'Oeuvre et Manet, dont il a pris la défense lors du scandale du Salon des refusés en 1863), cet extrait évoque beaucoup un tableau de ce courant pictural et Zola y mélange savamment le registre familier à un langage soutenu et recherché.
Ainsi, les couleurs indiquent non seulement les changements de saison, mais aussi les différents moments de la journée, grâce aux variations de luminosité solaire, utilisant un jeu d'ombres et de lumières : "un brouillard rose s'envolait" (ligne 15) (...)
[...] Il faisait froid, les ténèbres élargissaient cette sensation humide et murmurante de pleine mer, un bois lointain s'évanouissait, pareil à la tache perdue d'un 25 continent. [ ] Émile Zola, La Terre, Troisième partie, chapitre I (extrait) ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Après la grande entreprise réaliste qu'est La Condition humaine de Balzac (désignant une œuvre comme un modèle fictif grâce auquel le romancier pénètre les mécanismes et les dévoile), Zola se propose de dépasser la simple photographie du réel pour écrire un véritable roman expérimental dans lequel se trouvent étudiées les interactions entre l'individu et son milieu. [...]
[...] Éprouvant une satisfaction de propriétaire, Buteau va s'acharner à exploiter au maximum cette terre, qu'il assimile à une source de richesse. Le réalisme des détails À côté de cette ampleur du paysage, de nombreux détails vont contribuer au réalisme de la description : - les indications temporelles Elles vont permettre de focaliser la description grâce à leur précision. C'est d'abord l'écoulement des saisons qui est évoqué (de novembre à juillet, ligne 1 ; C'était l'époque, ligne 12 ; par les beaux temps, ligne avant de centrer l'évocation sur le quotidien (Le matin, ligne 15 ; À mesure que montait le soleil, ligne 16 ; Quand le soir tombait, ligne alors que la progression est suggérée par plusieurs adverbes de temps (D'abord, ligne 7 ; Puis, ligne 9 ; Continuellement, ligne 20). [...]
[...] Dans cet extrait de la troisième partie du roman, après presque trois ans, ce dernier vient d'accepter sa dotation et épouse enfin sa cousine Lise, qui a déjà un enfant de lui et surtout, grâce au vote du conseil municipal pour l'ouverture d'un chemin desservant la commune, se révèle un beau parti, ayant obtenu une indemnité d'expropriation ainsi qu'une plus-value pour d'autres terrains. Tout le passage est vu à travers les yeux de ce personnage qui semble véritablement jouir de cette possession de la Terre, la majuscule désignant implicitement l'Être, la Vie universelle. Une description réaliste Le paysage Dans cet extrait, immobile, Buteau contemple le paysage (il se plantait là, ligne et la première impression qui se dégage est celle de l'immensité (Ainsi, la Beauce, devant lui, déroula sa verdure, ligne 1). [...]
[...] Sans sortir de sa maison, il la désirait sous ses yeux, il avait débarricadé la fenêtre de la cuisine, celle de derrière, qui donnait sur la plaine ; et il se plantait là, il voyait dix 5 lieues de pays, la nappe immense, élargie, toute nue, sous la rondeur du ciel. Pas un arbre, rien que les poteaux télégraphiques de la route de Châteaudun à Orléans, filant droit, à perte de vue. D'abord, dans les grands carrés de terre brune, au ras du sol, il n'y eut qu'une ombre verdâtre, à peine sensible. Puis, ce vert tendre s'accentua, des pans de velours vert, d'un ton presque uniforme. [...]
[...] Bien qu'il soit l'un des romans sociaux les plus honnêtes du XIXe siècle, nul autre tome de la saga n'a suscité autant d'indignation et de réprobation violente de la part des lecteurs. Osant attenter à la représentation idyllique de la vie paysanne, Zola y dresse en effet un portrait féroce du monde rural de la fin du XIXe siècle, âpre au gain, dévoré d'une passion pour la terre qui peut aller jusqu'au crime. Tout l'ouvrage est empreint d'une bestialité propre à choquer les lecteurs de l'époque, les accouplements d'animaux alternant avec ceux des humains, eux-mêmes marqués par une grande précocité et par une brutalité allant jusqu'au viol. [...]
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