Ce discours de Sandoz explicite parfaitement sa position artistique et, par là même, celle de Zola :
- il rejette de manière virulente le passé
Sa colère contre le classicisme ("c'est la mort fatale de l'antique société", lignes 23-24) est marquée par l'utilisation d'un lexique fort et violent, parfois même blasphématoire : "gueuse" (ligne 4), "crever" (ligne 7), "pantin" (ligne 11), "tonnerre de Dieu !", (ligne 15), "imbécile" (ligne 17), "traître" (ligne 20).
Sandoz s'oppose à la vision métaphysique de l'homme ("Hein ? étudier l'homme tel qu'il est, non plus leur pantin métaphysique, mais l'homme physiologique, déterminé par le milieu, agissant sous le jeu de tous ses organes ...", lignes 11-12), c'est-à-dire à une vision très intellectuelle et rationnelle qui a pour but la connaissance de "l'être absolu". C'est du reste ce qui motive son ironie amère à travers l'image du corps humain et des organes ("Faites donc penser un cerveau tout seul, voyez donc ce que devient la noblesse du cerveau, quand le ventre est malade ! ...", lignes 15-16).
- il apparaît novateur
Si son métier littéraire est nécessaire à Sandoz pour assurer sa subsistance ("Il faut vivre et il faut se battre pour vivre", lignes 3-4), on peut constater que son projet est marqué par :
. (...)
[...] c'est imbécile, la philosophie n'y est plus, la science n'y est plus, nous sommes des positivistes, des évolutionnistes, et nous garderions le mannequin littéraire des temps classiques, et nous continuerions à dévider les cheveux emmêlés de la raison 20 pure ! Qui dit psychologue dit traître à la vérité. D'ailleurs, physiologie, psychologie, cela ne signifie rien : l'une a pénétré l'autre, toutes deux ne sont qu'une aujourd'hui, le mécanisme de l'homme aboutissant à la somme totale de ses fonctions Ah ! [...]
[...] Dans le chapitre VI, parmi les amis qu'il avait, Sandoz s'est récemment déplacé pour le voir. Lui ayant appris son mariage prochain et son nouveau poste de journaliste, il revient très souvent, au plus grand plaisir de Claude. Dans cet extrait autobiographique par excellence, nul autre ne révélant mieux la présence de Zola à travers le personnage de Sandoz, le journaliste rend compte à Claude de son projet littéraire, en tout point identique à celui des Rougon-Macquart. L'idéal artistique de Sandoz Un discours persuasif Dans cet extrait, lorsqu'il s'adresse à Claude, Sandoz lui dévoile son projet, lui cont[ant] sa vaste ambition et se confess[ant] tout haut (ligne 1). [...]
[...] Sandoz s'oppose à la vision métaphysique de l'homme (Hein ? étudier l'homme tel qu'il est, non plus leur pantin métaphysique, mais l'homme physiologique, déterminé par le milieu, agissant sous le jeu de tous ses organes , lignes 11-12), c'est-à-dire à une vision très intellectuelle et rationnelle qui a pour but la connaissance de l'être absolu C'est du reste ce qui motive son ironie amère à travers l'image du corps humain et des organes (Faites donc penser un cerveau tout seul, voyez donc ce que devient la noblesse du cerveau, quand le ventre est malade ! [...]
[...] la formule est là, notre révolution moderne n'a pas d'autre base, c'est la mort fatale de l'antique société, c'est la naissance d'une société nouvelle, et c'est nécessairement la 25 poussée d'un nouvel art, dans ce nouveau terrain Oui, on verra, on verra la littérature qui va germer dans le prochain siècle de science et de démocratie ! Son cri monta, se perdit au fond du ciel immense. Pas un souffle ne passait, il n'y avait, le long des saules, que le glissement muet de la rivière. Et il se tourna brusquement vers son compagnon, il lui dit dans la face : 30. - Alors, j'ai trouvé ce qu'il me fallait, à moi. Oh ! [...]
[...] On ne peut là que constater la similitude des projets de Sandoz et de Zola, lorsque ce dernier écrit les Rougon-Macquart. II- La découverte du personnage de Sandoz Dans cet extrait, le lecteur prend connaissance de la véritable nature du journaliste : son emploi largement motivé par une nécessité alimentaire et la concrétisation d'un idéal littéraire colossal. Un jugement contradictoire de la presse Si Pierre Sandoz a recours au journalisme pour vivre (Il faut vivre, ligne puisque c'est sa seule source de revenus, il en a cependant un jugement très critique, estimant que c'est avant tout un combat (ce n'est qu'un terrain de combat, ligne terminologie dévalorisante renforcée par les termes péjoratifs gueuse et dégoûts (ligne 4). [...]
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