Cet extrait marque bien une dispute conjugale, comme en témoignent les gestes brusques de Claude ("Il avait dégagé ses mains ... avec un geste de refus", ligne 13) et de Christine ("Elle se redressa", ligne 23), ainsi que les nombreuses exclamations apparaissant dans leur dialogue.
Mais, il s'agit avant tout de la révolte de la jeune femme face au comportement de Claude, avec :
- un emportement violent, laissant apparaître un discours marqué par plusieurs
interjections, un rythme très impulsif (phrases morcelées, ponctuation fréquente) et l'utilisation d'un lexique virulent ("cauchemar", ligne 1 ; "bête", ligne 2 ; "torturer", ligne 2 ; "maudit", ligne 5...). Sa voix est "dure et emportée" (lignes 23-24), soulignant "une nouvelle poussée de colère" (ligne 23).
- et accusateur. Christine reproche à son époux de la tourmenter ("torturer", ligne
2 ; "Et plus de tourments pour des chimères", lignes 9-10) et, implicitement, de ne pas s'occuper d'elle. La passivité alléguée de Claude est suggérée par l'opposition entre sa "voix morne" (ligne 13) et celle "dure et emportée" (ligne 23) de Christine, qui tente de lutter contre cette résignation. Aux projets volontaires de l'épouse ("Nous irions loin de ce Paris maudit, nous trouverions ...", lignes 5-6) répond l'asservissement du peintre à son art ("Oui, je lui appartiens, qu'il fasse de moi ce qu'il voudra", ligne 20) (...)
[...] La révolte de Christine Alors que son mari est soumis, sous forme de révolte, l'attitude de Christine laisse apparaître jalousie et méfiance à l'égard de la peinture. En effet, la jeune femme associe les modèles à des objets sexuels : ce sont tes maîtresses, toutes ces femmes peintes (ligne confusion qui met en évidence sa jalousie, qu'elle exprime à travers la critique de Claude (était-ce malsain et stupide, ligne 29). De plus, sa révolte se manifeste par l'opposition face à un Art tout puissant qui décide du destin des hommes : Et que j'en meure, n'est-ce pas ? [...]
[...] Il avait dégagé ses mains, il dit d'une voix morne, avec un geste de refus : - Non, ce n'est point assez Je ne veux pas m'en aller avec toi, je ne veux pas 15. être heureux, je veux peindre. - Et que j'en meure, n'est-ce pas ? et que tu en meures, que nous achevions tous les deux d'y laisser notre sang et nos larmes ! . Il n'y a que l'art, c'est le Tout-Puissant, le Dieu farouche qui nous foudroie et que tu honores. [...]
[...] Au formidable besoin de vie exprimé au début de l'extrait (il y a la vie, ligne 1 ; vivons, vivons ensemble, ligne 1 ; de vivre, ligne se mêle progressivement l'amour (de nous aimer, ligne 4 ; je t'aime, ligne 11 ; Entends-tu, je t'aime, je t'aime, et il n'y a rien de plus, c'est assez, je t'aime ligne 12). Pour elle, les deux sont intimement liés et les impératifs (Voyons, il y a la vie Chasse ton cauchemar, et vivons, vivons, ligne 1 ; tâchons d'avoir un peu chaud, de vivre, de nous aimer. Rappelle-toi, à Bennecourt ! [...]
[...] Dans le chapitre XII, le dernier du roman, véritablement obsédé par sa toile, Claude se lève maintenant la nuit pour peindre à la lumière d'une bougie. C'est alors que, excédée par le ressentiment accumulé pendant des mois, cet extrait rend compte de la colère de l'épouse qui se révolte contre la passion adultère de son mari pour la peinture. L'échec du couple de Claude et Christine La révolte de Christine Cet extrait marque bien une dispute conjugale, comme en témoignent les gestes brusques de Claude (Il avait dégagé ses mains avec un geste de refus, ligne 13) et de Christine (Elle se redressa, ligne ainsi que les nombreuses exclamations apparaissant dans leur dialogue. [...]
[...] Dès lors, cet extrait souligne bien l'échec du couple de Claude et Christine. II- Les aspirations de Christine Le couple avant tout ! La vie conjugale imaginée par Christine se résume à : - un rêve simple sans ambition et sans contraintes, une existence routinière sans actions spécifiques autre que celles des besoins naturels (on dort, ligne 8 ; le déjeuner, ligne marquées par la chronologie journalière (Le matin, ligne 8 ; l'après-midi, ligne 9 ; la soirée, ligne - un bonheur omniprésent, suggéré par des termes à connotation laudative : bonheur (ligne de nous aimer (ligne l'existence douce (ligne rien que la joie de vivre ! [...]
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