Le passage est un moment de la soirée, du dîner organisé par Nana à son domicile. Les invitations ont circulé lors de la réception chez la Comtesse Sabine, soirée narrée au chapitre précédent. Ce dîner « après le théâtre » « à partir de minuit » fait écho à la soirée « collet monté » qui a lieu la veille au domicile aristocratique de la Comtesse, entourée de quelques intimes, du même monde qu' elle. Le lecteur, cependant, retrouve chez Nana des personnages qui se trouvaient aussi chez la Comtesse. Ainsi Xavier Vandeuvres, Steiner le banquier, les cousins Fauchery et Hector de la Faloise, et Georges Hugon, échappant à la surveillance de sa mère, fera partie des convives chez Nana (...)
[...] Dans un second temps, l'on s'attachera à la bivalence théâtre- réalité qui apparaît comme un fil conducteur de la lecture de cette fin de chapitre. Puis, l'on s'attachera à l'émergence d'un personnage secondaire qui, au cours de ce passage, acquiert une place prépondérante, par ses initiatives, sa mise au premier plan par le narrateur, et ses agissements envers Nana elle-même. I - La défaite de Nana repose sur trois effets : la négation de la parole et l'effacement de sa personne ; C'est par la négation que s'articule ce passage. Il s'agit de la négation même de la parole. [...]
[...] * Plus d'invités que prévu, la pièce devient vite à ce point remplie qu'on se gêne. * Premier mystère : la présence d'un vieux monsieur que personne ne connaît sauf le Comte de Vandeuvres et pourtant Nana semble attendre son arrivée. Etonnement de l'assistance. Début du repas. * C'est un dîner sans cérémonie, sans formalisme avec de la vaisselle de location, sans aucun luxe. Nana s'installe encadrée de Steiner et du vieux monsieur, qui se trouvait lui aussi chez la Comtesse Sabine. [...]
[...] Nana prend conscience que les autres lui échappent et qu'elle n'est pas le centre d'intérêt de ce dîner, même si elle en est l'instigatrice. Ce rôle à la ville ne lui sied pas aussi bien que celui au théâtre. De plus, très vite elle ne semblait plus être chez elle En effet, très vite, le lecteur constate que d'autres ont décidé pour elle : ainsi les invités qui lui sont inconnus. Elle ressent comme une défaite que Muffat ne soit pas venu. Elle en veut à Fauchery qu'elle avait chargé de le faire venir. [...]
[...] Les filles passent de bras en bras, de lit en lit. On tue le temps comme on peut. ON sent derrière tout cela une putréfaction des rapports sociaux, et même des rapports humains. Chaque femme, ici présente, est capable de jurer amitié et amour à une autre femme, ou à un homme, et de se battre ou de s'arracher les yeux l'instant d'après. VANDEUVRES occupe aussi ce rôle de réconciliateur, rôle délicat, qu'il joue auprès de Nana pour la faire revenir parmi ses invités. [...]
[...] * La soirée chez la Comtesse s'achève à minuit, heure à laquelle commence celle chez Nana. * Le dîner chez Nana se présente comme un contrepoint de la réception très sobre, sérieuse et d'une grande tenue de propos et d'attitudes au domicile des de Chouard. * Au chapitre IV, Nana veut fêter son succès d'actrice ; 25 convives sont attendus à sa table. Nana a escamoté le troisième acte de La Blonde Vénus pour être rentrée plus tôt ; elle est accompagnée de Daguenet et Georges Hugon qui sont donc les premiers sur place. [...]
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