Commentaire de français analysant la nouvelle Le Forgeron écrite par Emile Zola et tiré du recueil Nouveaux Contes à Ninon. Ce commentaire relève et explique avec sérieux la force descriptive du texte, et montre en quoi cette nouvelle peut être considérée comme un texte résolument réaliste et naturaliste.
[...] Dans ce passage, le vocabulaire désignant les outils de travail est très varié et très précis. On voit donc transparaître par la diversité des mots utilisés et des détails donnés la volonté de l'auteur d'expliquer la réalité du milieu qu'il décrit. Ainsi, la multitude d'outils dans ce passage exprime l'intention de l'écrivain à se rapprocher au maximum de cet univers particulier qu'est l'univers de la forge par un vocabulaire aussi complet que possible: ferraille marteaux enclume soufflet balancier fer rouge forge métal demoiselle fourneau charrues De plus, les adjectifs, les verbes et autres mots qui complètent ces noms sont des mots choisis avec attention et qui s'appuient sur des caractéristiques bien spécifiques des outils auxquels ils se rapportent: cette ferraille retentissante qui sonnait des marteaux sur l'enclume ronflement du soufflet le Toc, toc-toc, toc- du balancier le fer rouge craque sous les bonds des marteaux ce métal [ ] fumant encore il prenait la demoiselle, et, à toute volée, il tapait le halètement rose du fourneau où le rose représente la couleur de la chaleur, du feu et des cendres incandescentes du fourneau. [...]
[...] La fin de cette nouvelle est donc un passage assez complexe à étudier, que ce soit dans la description de l'environnement sonore, dans celle du Forgeron ou encore dans le message que veut faire passer l'écrivain, message qui est de faire comprendre au lecteur que les bienfaits qu'engendre le travail sont multiples. Cet extrait est également résolument naturaliste, et reste dans le courant littéraire qu'affectionne Émile Zola. Supposée être autobiographique, la nouvelle relate comment l'univers de travail de la forge a redonné à l'auteur le goût de travailler et l'inspiration nécessaire pour écrire. [...]
[...] Ce thème est d'ailleurs un thème récurrent dans le naturalisme, et est même un des thèmes principaux de ce courant littéraire. Quant l'auteur détaille les différents bruits que produit la forge, cela permet de dépeindre l'ambiance dans laquelle le travail plonge le travailleur d'une part; et quand l'auteur dresse le portrait du Forgeron, cela permet de faire voir au lecteur l'ensemble des actions bénéfiques que produit le travail sur le travailleur. En effet, dans ce passage, et beaucoup plus spécifiquement durant la description du Forgeron, le travail est indirectement mis en avant par le biais de la valorisation du travailleur. [...]
[...] Ainsi, les mots retentissante sonnait entendre ronflements entendais craquer se taisait silence halètement soupir permettent de véhiculer à travers leurs connotations l'idée du bruit que veut décrire Zola et montre que la variété des sons qui composent l'environnement sonore de l'auteur est très grande. On peut également observer une certaine gradation. Le bruit est qualifié de retentissant au début du passage, pour se terminer dans le silence voir un soupir Le texte démarre dans le vacarme du travail de la forge, vacarme qui va s'amenuiser peu à peu. [...]
[...] Que je l'ai vu superbe, parfois, le Forgeron, pendant les chauds après-midi! Une remarque importante à signaler serait que le Forgeron n'a pour seul véritable dénomination que le nom de son métier. Le lecteur ne peut savoir quel est son prénom, son nom de famille, et ne considère ce personnage qu'avec l'idée de travail par le biais de cette appellation. D'ailleurs, cette dénomination remplace totalement des possibles dénominations plus personnelles, puisque cette appellation commence par une majuscule, semblant indiquer qu'elle est le seul véritable nom du maître de la forge. [...]
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