On note en premier lieu dans l'épisode de la grande bouffe une utilisation du langage familier qui évolue au cours du texte : Zola commence par l'utilisation de termes ou d'expressions populaires appartenant à un registre courant, tels que "il y eut là un fameux coup de fourchette", "collé une pareil indigestion", "tassée", "s'emplissait trop lui-même". Le narrateur passe à un registre plus familier avec "bâfrer" (...)
[...] ils auraient englouti le plat . afin de ruiner la Banban du même coup"), puis à Mmes Putois, Lerat, Boche, et maman Coupeau, occupées à manger, et enfin, à Virginie, Poisson, Coupeau et Clémence en compagnie de Boche pour en revenir à une vue d'ensemble de la société. Notons de plus que Zola nous expose cette galerie de portraits afin que le regard du narrateur passe d'un individu à un autre grâce à un mouvement cinématographique : on passe de Gervaise à Goujet car ils sont assis l'un en face de l'autre, puis au reste des convives autour de la table grâve au "travelling". [...]
[...] La bouche ouverte, le menton barbouillé . II - Une scène théâtrale : la présence envahissante du corps On observe de plus une présence constante et envahissante du corps dans cet épisode qui permet dans un premier temps de révéler les véritables caractères de chaque convive. En effet, à chaque convive est associé un morceau de l'oie, significatif de leurs attitudes et intentions, et l'énumération des morceaux de l'oie permet de passer d'un individu à un autre. On commence par Gervaise et les gros morceaux de blanc faisant référence symboliquement à sa boutique (une blanchisserie); sa gourmandise révèle de plus d'étendue de sa peur de devoir faire peut être face un jour à la famine, et prévoit donc sa déchéance finale. [...]
[...] Conclusion : En conclusion, on peut affirmer qu'une fois de plus, Zola est observateur et expérimentateur : il met en scène des personnages dans une situation précise et observe leur comportement (ce qu'ils mangent, la manière dont ils mangent, leurs désirs, leurs sentiments, etc . De plus, Zola met en scène un festin gargantuesque qui envahit le lecteur. Enfin, notons que la place importante et la valeur symbolique de la nouriture est retrouvée au chapitre 12 ou au contraire, Gervaise fait face à la famine qu'elle redoutait tant. [...]
[...] Les dames décortiquent la carcasse qui est "le morceau des dames", "grattent les attiudes donc symboliques de leur curiosité et de leur tendance au commérage. L'avidité de Maman Coupeau est évoquée lorsque celle-ci "arrache" la viande. Birginie mange la peau et évoque sa jalousie et le "haut de cuisse" que lui sert Coupeau fait allusion à l'appétit amoureux de la jeune femme. La manière impétueuse de manger de Coupeau ("s'enfonçait un pilon entier dans la bouche") souligne l'impétuosité de ses désirs, et le goût de Clémence pour le croupion souligne sa vulgarité. [...]
[...] Zola : L'assommoir : Chapitre VII : "La grande bouffe" Introduction : Zola dans son devoir de romancier naturaliste narre "L'histoire Naturelle et Sociale d'une famille sous le Second Empire" ainsi que l'indique le sous-titre donné à l'ensemble de son oeuvre sur les Rougon- Macquarts. Zola y dresse une grande fresque romanesque qui se réclame de l'esthétique naturaliste, notamment dans l'Asommoir. L'épisode de "La grande bouffe" constitue alors une des scènes primordiales du roman : en effet, considéré comme obscène d'une esthétique idéaliste, la nourriture est un des thèmes majeurs de l'esthétique réaliste : elle exprime les besoin fondamentaux de l'homme. [...]
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