Le cycle des Rougon-Macquart repose sur l'histoire d'une famille issue de deux branches : les Rougon, la famille légitime, petits commerçants et petite bourgeoisie de province ; et les Macquart, la branche bâtarde, paysans, braconniers et contrebandiers, qui sont confrontés à un problème d'alcoolisme. Les romans mettent en scène une descendance s'étendant sur cinq générations, où certains vont atteindre des sommets de la société, alors que d'autres vont sombrer, victimes d'échecs sociaux et de leur hérédité. Pour Zola, il s'agit de dévoiler le corps social, mais aussi le corps humain dans ses recoins les plus sombres (...)
[...] Ainsi, l'influence de l'hérédité est marquée par l'animalité et l'instinct de Jeanlin. Les raisons qui le poussent à tuer semblent inscrites dans ses gènes. L'influence du milieu Plusieurs interventions de Zola semble dédouaner Jeanlin de la responsabilité de son crime, en le montrant victime du milieu social dans lequel il vit : - les adultes Ils sont implicitement désignés à travers l'absence d'éducation et de sens moral chez Jeanlin : Des discours violents dans la forêt, des cris de dévastation et de mort hurlés au travers des fosses, cinq ou six mots lui étaient restés, qu'il répétait en gamin jouant à la révolution (lignes Et il n'en savait pas davantage, personne ne l'avait poussé, ça lui était venu tout seul, comme lui venait l'envie de voler des oignons dans un champ (lignes 11-12). [...]
[...] Brusquement, il reconnut le petit soldat : c'était Jules, la recrue, avec qui il avait causé, un matin. Et une grande pitié le saisit, en face de cette douce figure blonde, criblée de taches de rousseur. Les yeux bleus, largement ouverts, regardaient le ciel, de ce regard fixe dont il lui avait vu chercher à l'horizon le pays natal. Où se trouvait-il, ce Plogoff, qui lui apparaissait dans un 25 éblouissement de soleil ? Là-bas, là-bas. La mer hurlait au loin, par cette nuit d'ouragan. Ce vent qui passait si haut, avait peut-être soufflé sur la lande. [...]
[...] Tout se passe comme si la nature ressentait la gravité du geste de Jeanlin. Conclusion Le personnage de Jeanlin est en tout point conforme au projet de Zola lors de l'écriture, traitant de l'influence de l'hérédité et du milieu sur les hommes et leurs tempéraments. C'est du reste le cas dans beaucoup de romans naturalistes, rappelant ainsi le dix-septième volume des Rougon-Macquart, La Bête humaine dans lequel Jacques a une folie homicide que l'auteur rattache à l'alcoolisme des Macquart : le désir physique d'une femme s'accompagne chez lui d'un irrésistible besoin de la tuer. [...]
[...] T E X T E [ ] Jeanlin se ramassa, se traîna sur les mains, avec le renflement félin de sa maigre échine ; et ses larges oreilles, ses yeux verts, ses mâchoires saillantes, frémissaient et flambaient, dans la secousse de son mauvais coup. - Nom de Dieu ! pourquoi as-tu fait ça ? 5 - Je ne sais pas, j'en avais envie. Il se buta à cette réponse. Depuis trois jours, il en avait envie. Ça le tourmentait, la tête lui en faisait mal, là, derrière les oreilles, tellement il y pensait. [...]
[...] Une grève se déclenche dont il prend la tête. La Compagnie embauche alors des ouvriers belges du Borinage pour travailler au Voreux et fait surveiller l'accès à la mine par des soldats. En marge de ce conflit, Étienne est témoin du meurtre d'un soldat par Jeanlin, le fils des Maheu. Cet extrait du quatrième chapitre de la sixième partie met en scène la confrontation des deux personnages et permet à Zola, à travers le personnage du fils des Maheu, d'imager la thèse du déterminisme. [...]
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