Malgré quelques passages au style direct (ligne 20 et 29 à 32), le discours d'Étienne fait apparaître une prédominance de style indirect libre. L'imparfait régit le texte, et pourtant on entend derrière le récit les mots et le discours d'Étienne. Les verbes de paroles (comme "continuait", ligne 4 ou "s'échauffait", ligne 21) qui introduisent ce discours permettent une intégration efficace des voix du discours dans le roman (...)
[...] le tarif de boisage n'était pas acceptable, il n'y avait là qu'une économie déguisée, on voulait 15 voler à chaque homme une heure de son travail par jour. C'était trop cette fois, le temps venait où les misérables, poussés à bout, feraient justice. Il resta les bras en l'air. La foule, à ce mot de justice, secouée d'un long frisson, éclata en applaudissements, qui roulaient avec un bruit de feuilles sèches. Des voix criaient : 20 - Justice ! . Il est temps, justice ! [...]
[...] Le développement de sa parole progresse dans le pathétique (notamment avec les accumulations comme Toujours se soumettre devant la faim, jusqu'au moment où la faim, de nouveau, jetait les plus calmes à la révolte, lignes 9-10 ; ou l'expression des images d'une énergie familière, qui empoignait son auditoire, ligne 24, qui est une définition même du pathétique) et vise l'adhésion finale des mineurs. Un double auditoire L'accueil du discours d'Étienne est marqué par l'enthousiasme de l'auditoire : - que ce soit les mineurs, avec leur silence (La foule, qu'on ne voyait pas, se taisait dans la nuit, lignes à l'écoute d'Étienne et surtout le cri exclamatif d'agrément (Justice ! . Il est temps, justice ligne mis en valeur au style direct, ainsi que l'adhésion finale sous-entendue. - ou les lecteurs, qui progressivement sont subjugués par le charme de ce discours. [...]
[...] Tous le disaient, il n'était pas grand, mais il se faisait écouter. -Le salariat est une forme nouvelle de l'esclavage, reprit- il d'une voix plus vibrante La mine doit être au mineur, comme la mer est au pêcheur, comme la terre est au paysan. Entendez-vous ? la mine vous appartient, à vous tous qui, depuis un siècle, l'avez payée de tant de sang et de misère ! [ ] Émile Zola, Germinal, Quatrième partie, chapitre 7 (extrait) ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Lorsque paraît pour la première fois en 1885 Germinal, Émile Zola a déjà fait paraître douze des volumes de la grande fresque romanesque des Rougon- Macquart. [...]
[...] Ce n'était plus le secrétaire de 5 l'association qui parlait, c'était le chef de bande, l'apôtre apportant la vérité. Est-ce qu'il se trouvait des lâches pour manquer à leur parole ? Quoi ! depuis un mois, on aurait souffert inutilement, on retournerait aux fosses, la tête basse, et l'éternelle misère recommencerait ? Ne valait-il pas mieux mourir tout de suite, en essayant de détruire cette tyrannie du capital qui affamait le travailleur ? Toujours se soumettre devant la 10 faim, jusqu'au moment où la faim, de nouveau, jetait les plus calmes à la révolte, n'était-ce pas un jeu stupide qui ne pouvait durer davantage ? [...]
[...] le tarif de boisage n'était pas acceptable, il n'y avait là qu'une économie déguisée, on voulait voler à chaque homme une heure de son travail par jour, lignes 13 à 15) et de la lutte du gros contre le petit (C'était trop cette fois, le temps venait où les misérables, poussés à bout, feraient justice, lignes 15-16). - la faim (Cette tyrannie du capital qui affamait le travailleur, ligne Toujours se soumettre devant la faim, jusqu'au moment où la faim, de nouveau, jetait les plus calmes à la révolte, lignes rappelant les difficiles conditions de vie dans le monde minier. Une demande de justice sociale La véritable demande qui se dégage de cet extrait est celle de justice sociale : Justice ! . Il est temps, justice ! (ligne 20). [...]
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