Traditionnellement, l'incipit sert à informer le lecteur sur les lieux, les personnages et la temporalité du roman. C'est le cas ici avec une ouverture in media res, puisque le lecteur est directement plongé dans l'environnement du personnage principal et l'univers de l'oeuvre. Bien qu'il ne s'agisse pas du narrateur (puisqu'il est présenté à la troisième personne : "Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation", lignes 3-4...), le lecteur peut partager ses impressions, sa fatigue et le froid qui le transperce (...)
[...] Enfin, la description évolue vers une métaphore filée de la plaine avec la mer. La comparaison comme une mer (ligne amorce la métaphore qui va dès lors se poursuivre, passant d'indications très précises (dix kilomètres, ligne à une métamorphose subjective du paysage, plus éloignée de la réalité. Ainsi, la route en pavés fait penser à une jetée (le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, ligne et le vent glacé de la plaine est assimilé aux embruns (au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres, lignes 7-8). [...]
[...] Il s'agit d'un environnement triste et morne où l'accent est mis sur le caractère obscur, grâce au champ lexical du noir : la nuit (ligne d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre (lignes noir (ligne ombre (ligne 6). Puis, ce paysage évolue pour être ressenti de manière plus subjective. Il devient un élément hostile au personnage, dès lors que les souffles du vent de mars (ligne se lèvent, et violent (l'immense horizon plat, ligne 4 ; de marais et de terres nues, ligne 6). [...]
[...] Il s'agit d'un ouvrier avec : - une attention particulière portée à ses vêtements (le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours, ligne 10 ; Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, ligne 11). L'adjectif aminci et la notion du petit paquet soulignent un personnage vêtu pauvrement et sans fortune. C'est une description très matérialiste qui est faite. - une insistance sur son errance et sa quête de travail (sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gîte, ligne 14). [...]
[...] Comme pour la plaine du Nord, on a une description plate, peu caractérisée, qui signale la disposition des bâtiments, qui sont pareils à des lunes fumeuses (ligne 24). L' association à des termes comme silhouette (ligne 26) et profils (ligne 28) contribue à une relative humanisation. Ainsi, le site semble se transformer en un monstre. Peu à peu, les lieux évoluent vers une apparition fantastique (ligne 29) et la fosse devient alors une créature dangereuse qu'Étienne va devoir affronter. III- Le personnage L'incipit de Germinal tarde à révéler des éléments sur le personnage présenté. [...]
[...] - un point de vue interne Il assimile le narrateur au personnage et, glissant de l'« externe (où le narrateur en sait moins que le personnage) vers l'« interne donne au lecteur l'occasion de se construire une idée du personnage avant de se glisser dans sa peau et de partager son opinion. II- Un documentaire naturaliste du paysage Le romancier réaliste, a fortiori naturaliste, désire reproduire le plus fidèlement possible la réalité. Ainsi, il s'oppose à la perspective fantastique, mais aussi à la perspective des romans romantiques où l'accent est mis sur les idées, les sentiments et les perceptions des personnages. [...]
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