Dès la première phrase, l'auteur évoque la ville, à savoir le "plein Paris" (ligne 1), puis les gens qui y vivent.
S'il parle des plus humbles, il ne les cite cependant pas de manière explicite, les abordant brièvement en les comparant aux riches. Ainsi, il décrit ce qui se passe dans "les fiacres" (ligne 11), moyens de transport en commun du peuple (...)
[...] Ainsi, dans la série des Rougon-Macquart, il fait vivre et souvent travailler des centaines de personnages dans les milieux les plus divers : sur les voies ferrées dans La Bête humaine, dans les grands magasins dans Au Bonheur des dames, dans le milieu empesté de nos faubourgs dans L'Assommoir, dans la folie de l'or et de la chair dans Nana . Ainsi, le premier roman du cycle a raconté les répercussions du coup d'État du 2 décembre dans une petite ville du Midi. En 1872, Zola consacre le deuxième volet à La Curée. Dans la lignée de l'observation attentive de toute une époque et de ses classes sociales, ce roman s'attache tout particulièrement à la question des spéculations financières et de la dépravation des mœurs à Paris, sous le Second Empire. [...]
[...] Elle brûlait en plein Paris comme un feu de joie colossal. C'était l'heure où la curée ardente emplit un coin de forêt de l'aboiement des chiens, du claquement des fouets, du flamboiement des torches. Les appétits lâchés se contentaient enfin, dans l'impudence du triomphe, au 5 bruit des quartiers écroulés et des fortunes bâties en six mois. La ville n'était plus qu'une grande débauche de millions et de femmes. Le vice, venu de haut, coulait dans les ruisseaux, s'étalaient dans les bassins, remontait dans les jets d'eau des jardins, pour retomber sur les toits, en pluie fine et pénétrante. [...]
[...] Il faut y entendre qu'avant la joie était omniprésente et qu'ensuite le vice a pris l'ascendant . la métaphore des classes sociales : elle concerne la supériorité des riches. En effet, à partir de la ligne les pauvres et les habitants des anciens quartiers de Paris sont comparés à des chiens (ligne pour qui la privation d'habitation, consécutive à la rénovation haussmannienne, se manifeste par un aboiement (ligne 3). L'image est confortée par le claquement des fouets (ligne sonorité associée à un éventuel refus d'obtempérer à l'expropriation. [...]
[...] Un témoignage historique Certes, l'auteur romance les faits en les exagérant et en poussant à l'extrême la nature vicieuse de l'homme. Grâce aux figures de rhétorique, il noircit le tableau dans le seul but de marquer l'esprit du lecteur. Toutefois, cet extrait constitue un véritable témoignage puisque beaucoup de références ne font que traduire la réalité, rappelant alors la trame historique de l'œuvre. De fait, La Curée dépeint la mentalité des bourgeois qui se comportent différemment depuis que les travaux du baron Haussmann ont commencé. [...]
[...] II- Une dénonciation bien réelle Dans cet extrait, la ville de Paris et ses habitants sont donc touchés par un mal nouveau, un vice, qui se propage de manière uniforme. Le cadre est ainsi mis en place pour permettre à Zola de dénoncer les excès comportementaux liés aux travaux du baron Haussmann dans la capitale. Les figures de style - Les métaphores .la métaphore du feu : Elle brûlait en plein Paris (ligne Le profit ainsi souligné est suivi d'une comparaison qui montre le bonheur qui l'accompagne : comme un feu de joie colossal (ligne . [...]
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