Tout dans cet extrait met en valeur Zola comme le chef de file du naturalisme, cherchant à introduire dans son roman la méthode des sciences humaines appliquées à la littérature. Ainsi, ce texte, s'insérant dans un passage narratif, permet de relever :
- les temps de conjugaison et les verbes
À l'alternance des temps du récit succède ici l'emploi de l'imparfait d'habitude, particulièrement pertinent pour décrire la répétition des repas : "découpaient" (ligne 1), "restait" (ligne 2), "surveillaient" (ligne 6) ...
Afin de rendre sa description plus vivante, l'auteur insère des bribes de discours au style direct ("Poulet, répéta Favier, pris d'impatience", ligne 16 ; "Il y en a un qui s'est coupé ... C'est dégoûtant, ça coule dans la nourriture", ligne 18) (...)
[...] Une machine à pelurer les pommes de terre fonctionnait avec un tic-tac de moulin. Deux petites voitures, pleines de salades épluchées, passaient, traînées par des aides, qui allaient les remiser au frais, sous une 15 fontaine. - Poulet, répéta Favier, pris d'impatience. Puis, se retournant, il ajouta plus bas : - Il y en a un qui s'est coupé C'est dégoûtant, ça coule dans la nourriture. Mignot voulut voir. [...]
[...] Symbole de l'évolution du monde du travail au XIXème siècle, le réfectoire souligne alors la dimension associative qui voyait le jour à cette époque. Le coût du progrès Si indéniablement ce roman rend compte de la fascination de Zola par les grands magasins, et au-delà par le progrès dans la société, l'évocation du commis qui s'entaille le doigt (un des garçons qui découpaient venait de s'entailler le doigt, ligne lors du service introduit non seulement la notion d'accident du travail, mais ce sang qui coule dans la nourriture (ligne 18) peut aussi être lu comme le prix à payer pour le progrès. [...]
[...] T E X T E [ ] Mais il dut attendre, un des garçons qui découpaient venait de s'entailler le doigt, et cela jetait un trouble. Il restait la face à l'ouverture, regardant la cuisine, d'une installation géante, avec un fourneau central, sur lequel deux rails fixés au plafond amenaient, par un système de poulies et de chaînes, les colossales marmites que quatre 5 hommes n'auraient pu soulever. Des cuisiniers, tout blancs dans le rouge sombre de la vente, surveillaient le pot-au-feu du soir, montés sur des échelles de fer, armés d'écumoires, au bout de grands bâtons. [...]
[...] Un documentaire naturaliste du réfectoire Une description naturaliste Tout dans cet extrait met en valeur Zola comme le chef de file du naturalisme, cherchant à introduire dans son roman la méthode des sciences humaines appliquées à la littérature. Ainsi, ce texte, s'insérant dans un passage narratif, permet de relever : - les temps de conjugaison et les verbes À l'alternance des temps du récit succède ici l'emploi de l'imparfait d'habitude, particulièrement pertinent pour décrire la répétition des repas : découpaient (ligne restait (ligne surveillaient (ligne Afin de rendre sa description plus vivante, l'auteur insère des bribes de discours au style direct (Poulet, répéta Favier, pris d'impatience, ligne 16 ; Il y en a un qui s'est coupé C'est dégoûtant, ça coule dans la nourriture, ligne 18). [...]
[...] En 1883, le onzième volume, Au Bonheur des Dames, plonge le lecteur dans le monde des grands magasins, innovation commerciale développée sous le Second Empire et annoncée dès 1820, lorsque les magasins commencent à supplanter les boutiques. Leur construction va alors de pair avec les travaux d'urbanisme du baron Haussmann et les intérêts des banques désireuses d'« organiser le commerce. Dans ce poème de l'activité moderne ainsi que le nommait Zola lui-même, l'auteur change complètement de philosophie, abandonne le pessimisme et ne conclut pas à la bêtise et à la mélancolie de la vie. [...]
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