Commentaire composé semi-rédigé de l'extrait "Le train fou" tiré de La Bête humaine d'Emile Zola.
[...] Zola explique qu'il a pris le parti du naturalisme, doctrine par laquelle il essaie d'élever la littérature au rang de science exacte. Zola narre en un cycle de vingt romans constituant une grande fresque romanesque L'histoire Naturelle et Sociale d'une famille sous le Second Empire ainsi que l'indique le sous-titre donné à l'ensemble de son oeuvre sur les Rougon-Macquart. Dans son roman La Bête humaine (1890), Zola met en scène Jacques Lantier, mécanicien de la locomotive La Lison. Porteur d'une fêlure héréditaire la pulsion sexuelle s'accompagne toujours chez lui d'une pulsion meurtrière. [...]
[...] Tout de suite, le cri fut général : jamais ce train débridé, abandonné à lui-même, ne traverserait sans encombre la gare de Sotteville, toujours barrée par des manoeuvres, obstruée de voitures et de machines, comme tous les grands dépôts. Et l'on se précipita au télégraphe, on prévint. Justement, là-bas, un train de marchandises qui occupait la voie, put être refoulé sous une remise. Déjà, au loin, le roulement du monstre échappé s'entendait. Il s'était rué dans les deux tunnels qui avoisinent Rouen, il arrivait de son galop furieux, comme une force prodigieuse et irrésistible que rien ne pouvait plus arrêter. [...]
[...] Cependant, la mort des deux hommes libère aussi la machine, qui devient l'objet d'une transfiguration épique et fantastique. II/ La dimension épique et fantastique de la scène La métamorphose de la machine La machine est libérée par la mort des deux hommes : Zola a recours au champ sémantique de la liberté libre de toute direction pouvait céder à la fougue de sa jeunesse renforcé par l'adverbe enfin indomptée échappée des mains du gardien galopant par la campagne rase La machine 608 toute neuve, s'anime et se transforme en un jeune cheval échappé. [...]
[...] La valeur symbolique du train Le train, en liberté, prend le relais de l'instinct de mort qui animait Jacques. Chez Jacques, en effet, la fêlure héréditaire repose sur un instinct de mort inséparable du désir amoureux : la scène de bagarre associe étroitement, en effet, de manière métaphorique, les termes connotant la mort et le désir de tuer précipita coupés, hachés s'étouffer et le champ sémantique de l'attachement affectif, de l'union (deux cris terribles les deux hommes tombés ensemble étreinte embrassade en frères deux troncs qui se serraient encore Attachement et mort sont plus nettement associés encore dans l'oxymore effroyable embrassade et dans la comparaison qui se serraient encore, comme pour s'étouffer Les verbes pronominaux marquent en outre la réciprocité de l'action. [...]
[...] Elle roulait, roulait sans fin, comme affolée de plus en plus par le bruit strident de son haleine. À Rouen, on devait prendre de l'eau ; et l'épouvante glaça la gare, lorsqu'elle vit passer, dans un vertige de fumée et de flamme, ce train fou, cette machine sans mécanicien ni chauffeur, ces wagons à bestiaux emplis de troupiers qui hurlaient des refrains patriotiques. Ils allaient à la guerre, c'était pour être plus vite là-bas, sur les bords du Rhin. Les employés étaient restés béants, agitant les bras. [...]
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