Zadig est un conte philosophique de Voltaire publié en 1748. Le personnage éponyme est paré de toutes les qualités mais subit sans cesse l'injustice des hommes. Il est tombé en esclavage, mais son maître a beaucoup d'estime pour lui. Nous sommes au chapitre 12 à Balzora. Une grande foire a lieu, qui réunit de grands négociants.
Une querelle très violente oppose les convives durant un souper à propos de leur religion. Le lecteur attend l'intervention de Zadig qui ne prend la parole qu'à la fin du chapitre (...)
[...] La maîtrise de Zadig est d'abord dans la présence. A partir de là, il va dérouler un discours organisé qui se démarque de la passion dont font preuve les convives. Par là, il montre qu'il a été attentif à tout ce qui a été dit. D'ailleurs, c'est le celte qui a parlé en dernier et Zadig s'adresse tout d'abord au Celte. Il parle ensuite au grec, qui a été l'avant dernier à parler. Zadig ne pose pas sa thèse tout de suite. [...]
[...] Zadig va employer des périphrases pour désigner Dieu : celui qui a fait celui qui a [ ] donné un premier principe et enfin un être supérieur Les périphrases : celui qui a fait celui qui a [ ] donné reprennent le principe d'un créateur ; et les périphrases : un premier principe un être supérieur donnent l'idée de transcendance (au dessus, au-delà du temps et de l'espace). Le mot Dieu n'est ainsi pas prononcé, mais évoqué par les périphrases. Le Dieu de Zadig est un dieu auquel on accède par la raison. Il ne faut pas confondre le rite (pratique) qui dépend de l'histoire (temps) et de la géographie (espace) avec Dieu. Cette théorie est le déisme. Maintenant, lorsqu'on en parle on associe le déisme à Voltaire, et on parle de déisme voltairien. Transition : de là découle la tolérance, mais l'humanité est-elle prête ? [...]
[...] Pour le conteur, la thèse est toujours valable mais la nuance porte sur sa mise en œuvre Conclusion La religion est un sujet délicat au XVIIIème siècle, on peut remarquer qu'il n'y a pas d'allusion directe au christianisme dans ce texte, alors que c'est la religion de la majorité des lecteurs. Pourtant, il s'agit bien ici d'un texte militant, car le déisme est une proposition qui se démarque du christianisme. C'est une façon de critiquer le christianisme. En tous les cas, la leçon de tolérance du texte est toujours d'actualité, car la violence et la religion vont souvent de pair au XXIème siècle. [...]
[...] au service du déisme élément théorique prise en compte de la réalité 4. Explication thématique. Une parole persuasive l'art oratoire. L'art oratoire = technique du discours. Celui qui prend la parole doit maîtriser la situation. C'est la façon dont il impose son autorité. Tout d'abord, l'effet d'attente est stratégique : Zadig n'a pas participé à la querelle. Il a ménagé son énergie et ne l'a pas gaspillée. L'adverbe enfin est une maîtrise de l'art oratoire. Son moment est bien choisi. C'est ce qui est souligné par l'emploi du passé simple. [...]
[...] C'est autour de Zadig que tout le monde se retrouve. Finalement le conte permet ce raccourci qui a une valeur didactique et qui permet de rendre le texte efficace. Il semble, cependant, que le lecteur soit invité à prendre une distance. La tolérance et le déisme sont un programme, un idéal en quelque sorte. La fin du texte est importante, Voltaire relance la fiction. La dernière phrase du chapitre se termine par une chute brutale. Cette phrase montre le contraire de ce que l'on a compris. [...]
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