Le conte philosophique est né au XVIIIème siècle sous la plume de Voltaire, qui souhaite instruire en plaisant, suivant ici l'idéal des Lumières. Utilisant la forme narrative du conte qui met en scène des personnages archétypaux et recourt au merveilleux, truffant son récit de références littéraires parodiques et de péripéties illustrant l'inconstance de la Fortune, l'auteur installe une distance par rapport au personnage et pousse son lecteur à prêter son attention aux messages implicites.
Dans Zadig ou la destinée, un conte philosophique et oriental publié en 1748, Voltaire fait subir à son personnage de nombreuses aventures qui l'amènent à expérimenter de façon cyclique et aléatoire le succès et l'infortune, et à s'interroger sur le sens de l'existence humaine et la réalité ou non de la Providence.
[...] , il est donc nécessaire qu'il y ait des crimes et des malheurs ? et s'il n'y avait que du bien , et point de mal ? Voltaire nous montre ici un Dieu relativement cruel et ambigu qui, bien qu'ayant tous les pouvoirs, tolère le mal et torture les justes. Si le motif de la rencontre initiatique est un cliché du conte, force est de constater que cette rencontre-ci n'a rien de commun, en dehors des apparences, avec le message qui s'y délivre en principe à cette occasion. [...]
[...] Le dialogue qui s'instaure entre l'ange et Zadig s'apparente à un dialogue philosophique entre un maître et son disciple, un enseignant et son disciple. Nous avons vu que Zadig marque un grand respect dans sa façon de s'adresser à l'ange, tant verbalement que physiquement. De même, il requiert, ainsi que l'élève, l'autorisation de prendre la parole : Zadig demanda la permission de parler et s'adresse à l'ange sous la forme interrogative qui convient pour recevoir une information. Il prend la parole quatre fois, et chacune de ses courtes répliques se termine par l'interrogation. [...]
[...] L'étude attentive de ce texte nous a montré que Voltaire avait mis en place un certain nombre de procédés pour attirer notre attention sur l'importance de ce passage dans l'apprentissage philosophique de son héros. Il a tout d'abord repris le motif traditionnel de la rencontre initiatique avec la figure du vieux sage, et a signalé l'aspect divin de cette intervention par la métamorphose du vieil homme en ange. Bien que Zadig ait marqué un profond respect pour l'ange, que l'échange se soit déroulé sur le mode d'une relation maître-disciple, nous pouvons observer que le débat qui s'est opéré sur la question de la Providence n'a pas donné de réponse claire et convaincante. [...]
[...] Zadig Chapitre XVIII L'ermite de Qui te l'a dit barbare ? à Prends ton chemin vers Babylone Le conte philosophique est né au XVIII° siècle sous la plume de Voltaire, qui souhaite instruire en plaisant, suivant ici l'idéal des Lumières. Utilisant la forme narrative du conte qui met en scène des personnages archétypaux et recourt au merveilleux, truffant son récit de références littéraires parodiques et de péripéties illustrant l'inconstance de la Fortune, l'auteur installe une distance par rapport au personnage et pousse son lecteur à prêter son attention aux messages implicites. [...]
[...] Nous avons vu à quel point l'auteur soulignait l'aspect merveilleux et divin de cette apparition de l'ange Jesrad, qui permet de souligner le contraste entre le monde des hommes et l'univers divin. En installant le personnage du héros dans un respect et une admiration évidente, l'auteur poursuit le motif traditionnel de l'initiation du héros du conte, dont l'ange a explicitement distingué le caractère exemplaire et unique parmi les hommes. Mais ce n'est pas ici que se situe le véritable intérêt de ce passage : que le héros ait la confirmation qu'il est désigné et distingué par Dieu ne constitue pas la véritable révélation. [...]
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