Zadig, Voltaire, être éternel, nature humaine, apologue
Zadig est devenu esclave, mais il a montré par l'étendue de ses compétences sa supériorité sur son maître et celui-ci, peut-être parce qu'il est un commerçant plutôt qu'un aristocrate, a accepté de traiter Zadig en ami. Ici, Zadig est presque dans la situation que Voltaire va accepter auprès de Frédéric de Prusse. Les deux épisodes qui composent le chapitre 11 sont des illustrations de la méthode employée par Zadig pour donner à la philosophie des effets pratiques.
[...] D'une part il est prêt à soumettre ses avis à la discussion même si parfois l'avis tel qu'il est formulé est en lui-même contradictoire : Qui a-t-il de plus respectable qu'un ancien abus ? Et d'autre part, la conversation est toujours un moyen de parvenir au point où le raisonnement seul le suffit plus. Il apparaît clairement que dans certains cas seuls des philosophes peuvent continuer à converser. Quand on se heurte à des obstacles trop puissants comme la religion ou la coutume, il faut trouver de véritables moyens didactiques pour convaincre un interlocuteur. Dans le cas du bûcher, Sétoc et Zadig se répartissent les tâches. [...]
[...] Si on lui ôte ses oripeaux orientaux, Sétoc à les mêmes caractéristiques qu'un commerçant anglais. Et Almona qui songe d'abord à sa réputation ressemble de très près aux parisiennes de la Cour. Ainsi le pouvoir philosophique du conte de Voltaire repose sur trois fondements essentiels : -Il obéit à ses propres règles, ce qui permet une accumulation d'exemples à partir desquels le lecteur pourra se faire une opinion : -Il possède aussi des épisodes assez autonomes pour apparaître à eux-seuls comme des éléments d'argumentation ; -Le décor oriental peut toujours être transposé dans un cadre dans lequel le lecteur se reconnaît. [...]
[...] Pour chacun d'eux, l'optimisme de Voltaire à ce moment se manifeste clairement. Sétoc est un commerçant esclavagiste mais dès que Zadig lui à montrer l'efficacité de la raison, Sétoc est convaincu. Et la jeune veuve, même si elle est orientale, même si elle a vécu avec des traditions et des coutumes religieuses très différentes, elle obéit aux mêmes sentiments et elle a les mêmes réactions qu'une jeune européenne. D'ailleurs, Voltaire s'inspire de plusieurs récits d'origines différentes : récit de voyageur en Inde, coutumes orientales racontées par Montesquieu et fable de La Fontaine. [...]
[...] Ici Zadig est presque dans la situation que Voltaire va accepter auprès de Frédéric de Prusse. Les deux épisodes qui composent le chapitre 11 sont des illustrations de la méthode employée par Zadig pour donner à la philosophie des effets pratiques. L'apologue est un récit qui tient exactement la place d'une argumentation, ici on voit facilement que les gestes de Zadig remplacent un discours sur l'existence de Dieu mais la qualité de l'argumentation repose aussi sur le moment où elle intervient. [...]
[...] Sétoc fonde sa religion sur l'éclat des étoiles, Zadig ne peut pas contester cette observation, les étoiles brillent, ni même engager une discussion sur l'éclat des étoiles. Il choisit alors la représentation. En ce sens, ce que fait Zadig est bien un apologue, ce n'est pas tout à fait un récit mais cela s'en approche parce que s'est une représentation théâtrale. Dans tout le texte, il y a donc sans arrêt volonté constante chez Zadig de lutter contre les abus de la société. Dans les deux épisodes qui sont racontés ici il y a une relation entre une conversation et une action. [...]
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