Commentaire composé de l'Incipit de Comment Wang-Fô fut sauvé de Marguerite Yourcenar.
[...] III) Une éthique de l'artiste Il y a une véritable philosophie de l'artiste, un artiste qui a une sagesse de vie, qui est proposé comme quelqu'un qui choisit l'errance pour vivre : il n'est pas lié, est libre ; et en même temps on nous propose l'ascèse. Modèle de l'artiste : il va voir le monde à partir de son modèle, ce qui va lui permettre de nous en proposer une image. L'artiste est en effet l'être qui nous propose une image libérée du monde de part sa liberté. [...]
[...] Est-ce un conte (le conte a une charge de merveilleux que la nouvelle n'a pas) ? On peut dire ici qu'il s'agit d'un conte : résurrection de Ling, arrivée de l'eau, disparition du maître et de son disciple à l'intérieur du tableau, arrivée de la barque à l'intérieur de la salle . Le texte emprunte en fait un peu de merveilleux au conte et la chute à la nouvelle. Notre extrait étudié ici est en quelque sorte une page d'entrée dans le texte, qui pose la question du regard de l'artiste sur l'art. [...]
[...] Texte étudié Le vieux peintre Wang-Fô et son disciple Ling erraient le long des routes du royaume de Han. Ils avançaient lentement, car Wang-Fô s'arrêtait la nuit pour contempler les astres, le jour pour regarder les libellules. Ils étaient peu chargés, car Wang-Fô aimait l'image des choses, et non les choses elles-mêmes, et nul objet au monde ne lui semblait digne d'être acquis, sauf des pinceaux, des pots de laque et d'encres de Chine, des rouleaux de soie et de papier de riz. [...]
[...] L'artiste donne vie à ce qu'il peint, a des oeuvres d'art = toute puissance sur l'imaginaire de Ling, sur nous. C'est une forme de consécration de l'art sur l'esprit de l'homme. Le texte est porteur d'une vérité fondamentale sur l'artiste et l'art qui ont un véritable pouvoir sur nous. Wang-Fô a en effet un pouvoir sur nous par son art, un pouvoir qui rejoint tout art ainsi que l'écriture il s'agit donc peut-être ici d'un apologue sur le travail de l'artiste, et donc de l'écrivain. [...]
[...] II) L'hommage rendu à l'artiste par les relations entre le maître et son disciple Qualité d'éloges de l'artiste qui passe par cette relation. Le mode de vie : c'est un peintre qui est âgé, "vieux", son disciple est solidaire : ils forment un couple en marche. Wang-Fô est le maître qui impulse le rythme, qui décide la marche comme mode de vie. Il faut noter plusieurs "car" : Wang-Fô décide du mode de vie du couple qui est l'itinérance, les petits voyages et la pauvreté. [...]
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