Commentaire de niveau universitaire fait dans le cadre d'un cours de méthodologie en Lettres Modernes. Il est rédigé et s'intéresse sur la nouvelle intitulée Clytemenestre ou le crime (extrait du recueil Feux de Marguerite Yourcenar).
[...] -Par ailleurs, Clytemnestre connaît par avance la peine délivrée après son jugement : "Je sais que ma tête finira par tomber sur la place du village, et que celle d'Égisthe passera sous le même couteau.". La mort est fatale et est liée au destin de Clytemnestre. -Un élément important : les fantômes. Dans Clytemnestre ou le crime, la mort n'est pas une fin en soi. Les âmes perturbées des défunts viennent hanter les vivants et se retrouvent en enfer. Loin de l'aspect sacré propre à la religion grecque et aux autres nouvelles (on pense notamment à Patrocle ou le destin), ce récit nous offre une image acide de l'au-delà. [...]
[...] En effet, Oreste livre sa mère à la justice et, de ce fait, il ne se vengera pas en la tuant. Le personnage d'Egisthe est, lui aussi, différent. Dans les textes antiques, ce n'est pas seulement un instrument qui aide Clytemnestre à tuer son mari, il est un être réellement aimé, et tous les deux vivent une vraie passion, comme nous pouvons l'observer dans les Choéphores d'Eschyle. Dans Feux, Egisthe est un être fragile, un enfant. Dans l'antiquité, il est souvent vu comme lâche, s'abandonnant à des excès de violence : Agamemnon, les Choéphores. [...]
[...] Présentation du crime dont on l'accuse, et qu'elle ne nie pas. Le crime est stigmatisé, évoqué de façon brutale et misérable. Mais ici Clytemnestre ne cherche pas à se dédouaner du meurtre, mais plutôt à en expliquer les causes, qui la disculperaient. Ligne 13 à 30 : une mise en contexte Vous savez mon histoire à quelques heures à m'entendre pleurer. Clytemnestre se présente comme une incarnation des désirs les plus secrets des hommes et des femmes. Clytemnestre rassemble ce qu'il y'a de plus sombre dans la nature humaine Vos pensées criminelles, vos envies inavouées [ ] se déversent en moi Clytemnestre donne l'image d'un réceptacle, d'un corps vide, qui se remplit des autres. [...]
[...] L'attente, l'absence -Commence alors pour Clytemnestre une longue attente. Remplie de l'amour qu'elle éprouve pour Agamemnon, elle se sent pourtant vidée d'un flux vital comme une grande maison vide pleine du battement d'une inutile horloge. lignes 91-92. Cette attente est liée à l'absence qu'entraîne le départ d'Agamemnon dans le cœur de Clytemnestre. Elle est absolument dépendante de son mari, elle n'existe qu'en fonction de lui, c'est lui seul qui donne un sens à sa vie. Clytemnestre se sent tout d'abord, délaissée, par son mari au profit de la guerre. [...]
[...] Une fois encore, Marguerite Yourcenar joue sur l'ambivalence sexuelle. De plus, lorsque que Clytemnestre commence sa relation avec Egisthe elle dit elle-même qu'elle s'est substituée à son mari, nous pouvons donc y voir une relation homosexuelle entre deux hommes : Clytemnestre et Egisthe, et c'est Clytemnestre qui semble la plus virile. II. Clytemnestre ou un personnage en évolution L'attente et la sensation d'abandon sont des sentiments cycliques chez Clytemnestre. Du début à la fin du récit, Clytemnestre se positionne en victime, une victime de l'amour peut-être même a. [...]
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